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HALÉVY LUDOVIC (1834-1908)

Au sortir du collège, Ludovic Halévy, fils de l'écrivain Léon Halévy (1802-1883), entre dans l'administration. Tout en remplissant ses fonctions, il commence à écrire pour le théâtre des livrets d'opérettes. Après avoir donné au théâtre des Bouffes-Parisiens, sous le pseudonyme de Jules Servières, des opérettes en un acte (Une pleine eau et Madame Papillon), il fait jouer des œuvres sous son propre nom, collabore avec Léon Battu, Hector Crémieux et surtout avec Henri Meilhac. Ses succès le décident à abandonner son emploi pour se consacrer uniquement au théâtre. Le tandem Halévy-Meilhac ainsi formé se complète à merveille, alliant les qualités de finesse et le sens « exquis de la réalité » (F. Sarcey) de l'un à la fantaisie de l'autre. Il ouvre une nouvelle voie à la comédie légère où l'invention d'une intrigue folle servie par l'agencement plus libre du dialogue donne un parti pris de comique, où toutefois les milieux décrits, ceux de la haute société en général, sont observés avec vérité. Avec les livrets d'opérettes, ils ont réussi à créer un genre assez souple permettant des intermèdes musicaux et laissant place à des improvisations, genre représentatif de l'époque factice et brillante du second Empire. On doit à cette association Les Brebis de Panurge (1862), La Belle Hélène (1865), Barbe-Bleue (1866), La Vie parisienne (1866) ; La Grande Duchesse de Gerolstein (1867), pièce dont la vogue fut telle que ce fut la première chose que l'empereur Alexandre voulut voir en arrivant à Paris lors de l'Exposition universelle, La Périchole (1868), Le Château à Toto (1868), Fanny Lear (1868), Froufrou (1869), Tricoche et Cacolet (1872), etc. Halévy est aussi l'auteur de petites esquisses légères et libertines parues dans La Vie parisienne et réunies en 1872 en un volume, Monsieur et Madame Cardinal, suivi par Les Petites Cardinal (1880) et La Famille Cardinal (1883) ; pendant la guerre de 1870, il publie une série d'articles dans Le Temps regroupés dans L'Invasion. En outre, il écrit quelques romans : Un mariage d'amour (1881), Princesse (1886) et surtout L'Abbé Constantin (1882). En 1884, il est élu à l'Académie française.

— Hélène LACAS

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