DALLAPICCOLA LUIGI (1904-1975)
Né dans la province d'Istrie (Pisino d'Istria), alors dépendante de l'Empire austro-hongrois, c'est à Graz en Autriche, où sa famille est obligée de résider au cours de la Première Guerre mondiale, que Dallapiccola connaît, par le théâtre lyrique allemand, ses premières émotions musicales. C'est à Florence, où il s'installe à partir de 1922, qu'il termine ses études musicales (piano et composition). Il commence alors une carrière de pianiste (en soliste et en duo) ; à partir de 1934, il enseigne au conservatoire de Florence (piano puis composition) et, à partir de 1950, il donne aussi des cours de composition aux États-Unis.
Le développement harmonieux et progressif de sa carrière musicale trouve son parallèle dans son épanouissement créateur. Sa démarche créatrice est en effet remarquable par l'esprit d'ouverture et d'élargissement qu'elle manifeste. Venu de la musique diatonique et au départ influencé par Gustav Mahler, Dallapiccola est très attiré par les schémas de la musique modale à laquelle il se réfère volontiers. Une tendance de plus en plus accusée au chromatisme le mène ensuite, presque sans heurts, à l'approche de la musique dodécaphoniste (qu'il se trouve être le premier compositeur italien à utiliser), à l'emploi de la totalité de la gamme. Son écriture, toujours mélodique, est une synthèse entre la musique diatonique et la musique sérielle, qu'il utilise avec tout à la fois une science consommée et une totale indépendance. Elle est toujours dominée par une très grande recherche dans la beauté du timbre.
Parmi ses nombreuses œuvres, celles-ci permettent de suivre les diverses étapes de sa constante évolution : Partita (1932) pour orchestre ; Divertimento in quatro esercizi (1934) pour soprano et cinq instruments ; Trei Laudi (1937) pour soprano et treize instruments ; Volo di notte (1939), opéra d'après Saint-Exupéry ; Canti di prigionia (1941) pour chœur et orchestre ; Il Prigioniero (1949), opéra en un acte ; Canti di liberazione (1955) pour chœur et orchestre ; An Mathilde (1955), cantate pour soprano et orchestre sur des poèmes de Heine ; Ulisse (1968), opéra.
« Mon style a évolué en fonction des œuvres que j'écrivais [...] Je ne pense pas que l'artiste d'aujourd'hui puisse s'enfermer dans sa tour d'ivoire. L'artiste vit et souffre avec son époque, aujourd'hui non moins qu'hier. »
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Écrit par
- Brigitte MASSIN : musicologue, journaliste, critique, écrivain
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