LUO ZHENYU[LO TCHEN-YU](1866-1940)
Appelé Shunyun et surnommé Xuetang, archéologue et bibliographe de renom, Luo Zhenyu est originaire de Huai'an (Jiangsu). Après une éducation modeste, il obtient en 1881 un emploi d'aide-magistrat qu'il occupe jusqu'au premier conflit sino-japonais. En 1896, animé par le désir de contribuer à l'édification d'une Chine plus forte, il fonde à Shanghai la Société d'agronomie (Nongxue she) et entreprend la traduction en chinois des ouvrages occidentaux et japonais traitant d'agriculture ; Le Bulletin d'agronomie (Nongxue bao) commence d'être publié en 1897 et le Recueil d'agronomie (Nongxue tongshu) en 1898. La même année, dans le but de diffuser l'enseignement du japonais et de l'anglais, il crée l'Institut de culture occidentale (Tongwen xueshe). Après avoir effectué un stage de deux ans au Japon afin de s'initier aux méthodes nippones dans les domaines de l'éducation et de l'agronomie, il établit à son retour l'école normale du Jiangsu, à Suzhou, puis, enrôlé en 1905 dans le bureau d'éducation de Pékin en tant qu'inspecteur des écoles, il voyage jusqu'en 1908 dans de nombreuses provinces. En 1909, il devient doyen du collège d'agronomie de l'Université impériale de Pékin. Après la révolution de 1911, il s'installe à Kyōto pendant huit années au cours desquelles il publie un grand nombre d'études archéologiques. Ce n'est qu'en 1919 que Luo regagne le continent, où il joue un rôle important parmi les loyalistes Qing dévoués à la cause de Puyi. Finalement déçu en 1932 par l'établissement du Manzhouguo dont Puyi devient le chef exécutif puis le souverain, il servira sous ce régime en tant que président aux examens jusqu'en 1938. Dans son autobiographie, Jiliao pian, Luo exprime ses regrets d'avoir servi la cause japonaise en voulant servir les Mandchous. Outre sa large contribution dans le domaine de l'éducation, ses meilleurs travaux sont sans conteste ses études archéologiques et historiques, parmi lesquelles on peut citer : Notes sur les grottes de Dunhuang (Dunhuang jishi ji, 1909), Inscriptions d'Anyang (Yinchou shuqi qianpian, 1911) et Graphismes d'Anyang (Yinchou wenzi leipian, 1924) ; il est également l'auteur du Véritable Registre des Qing (Qing Shilu), qui fut publié en 1937 à Tōkyō par le gouvernement du Manzhouguo.
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Écrit par
- Lucie RAULT : docteur en ethnologie, docteur en études orientales, documentaliste à l'École pratique des hautes études, chargée de cours au laboratoire d'ethnologie de l'université de Paris-X
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