LUXATION CONGÉNITALE DE LA HANCHE
Affection héréditaire de répartition géographique très inégale. En France, la Bretagne et, à un moindre degré, le Massif central sont des foyers où l'incidence de l'affection est relativement élevée. La luxation congénitale est rare ou absente dans certaines régions, mais sa fréquence tend à s'uniformiser avec le brassage des populations ; elle varie de 1 à 5 cas pour 1 000 naissances selon les régions. L'affection est six fois plus fréquente chez la fille que chez le garçon.
Dans les conditions normales, la formation de l'articulation de la hanche n'est pas achevée à la naissance. Elle se poursuit pendant les premiers mois de la vie, et le résultat obtenu dépend étroitement de l'agencement réciproque adéquat des différentes parties de l'articulation. Dans la luxation congénitale de la hanche, il existe fréquemment des anomalies articulaires, telles une hyperlaxité ligamentaire, une antéversion anormale du col du fémur ou une obliquité du toit du cotyle qui favorisent la sortie de la tête fémorale hors du cotyle. Il en résulte des lésions articulaires qui évoluent et s'organisent progressivement au cours de l'ossification pour aboutir à une luxation franche en quelques semaines. Aussi la luxation congénitale de la hanche doit-elle être systématiquement recherchée dès la naissance. À ce moment la hanche est rarement luxée ou subluxée, mais le plus souvent elle est luxable, donnant le signe d'Ortolani. Celui-ci consiste en une sensation de ressaut que l'on perçoit au niveau de la hanche du nourrisson lorsqu'on pratique une manœuvre qui amène en abduction, tout en exerçant sur eux une pression d'avant en arrière, les cuisses et genoux fléchis à 900. À ce stade, le traitement, plus préventif que curatif, consiste à maintenir en permanence, par un moyen de contention efficace (langes, attelles, plâtre), une abduction de 900 des deux hanches. Entre le sixième et le huitième mois, le cotyle est ossifié normalement et la guérison est obtenue sans séquelles immédiates ni tardives. Faute de quoi, après quatre mois, la hanche, luxable à la naissance, est subluxée ou luxée. On note une limitation de l'abduction, un raccourcissement d'un membre inférieur, mieux visibles en cas d'atteinte unilatérale, et des difficultés à la marche, dont l'acquisition est retardée. Le diagnostic précis, ainsi que le bilan des lésions, repose sur l'examen radiographique de la hanche.
Le traitement comporte la réduction de la luxation, puis sa contention. La réduction est parfois impossible par des moyens purement orthopédiques, et le recours à la chirurgie est nécessaire. Une ostéotomie corrigeant l'axe du col du fémur sera indiquée dans certains cas pour obtenir une contention satisfaisante.
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Écrit par
- Jean-Pierre ABOULKER : docteur en médecine
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