LYCOPHYTES
Usages des Lycophytes
Les Lycophytes ont été utilisées par le passé à des fins médicinales, pyrotechniques et décoratives. Ces plantes trouvent encore de nos jours quelques applications.
De nombreuses espèces entrent localement dans la formulation de remèdes ou tisanes, en raison de diverses vertus supposées (diurétique, antirhumatismale, antidiarrhéique…). Si ces propriétés n’ont pas été étudiées scientifiquement, on peut néanmoins citer comme substance connue l’huperzine. Celle-ci, obtenue à partir d’une espèce d’Huperziaet traditionnellement utilisée en médecine chinoise, pourrait avoir un intérêt dans le traitement de la maladie d’Alzheimer.
La poudre formée par les spores des Lycopodiacées, notamment de Lycopodiumclavatum, espèce très répandue, a de nombreux usages. Très absorbante, elle peut être utilisée comme talc, pour les nourrissons ou pour traiter divers problèmes de peau, et comme shampooing sec. En pharmacie, elle était utilisée pour enrober les pilules afin d’éviter que celles-ci ne s’agrègent. Dans un tout autre domaine, les luthiers l’utilisaient pour combler les pores du bois.
Très inflammable du fait de la présence d’huile essentielle, cette poudre de spores de Lycopodiacées a servi également à la confection de feux d’artifice jusque dans les années 1950, pour les flashs en photographie, ou encore en magie pour simuler des flammes. Elle est encore utilisée pour cette dernière application et pour la confection des feux de Bengale.
Enfin, les usages décoratifs des Lycophytes sont variés. Par le passé, certaines Lycopodiacées étaient utilisées pour la confection de teintures avec des couleurs allant du crème doré au vert olive. D’autres entrent dans les coutumes locales : c’est le cas de Lycopodiellacernua, appelée « fougère la mariée » à la Réunion, utilisée, comme son nom l’évoque, pour tresser des couronnes de mariées, ou encore de Diphasiastrum, utilisé comme décoration de Noël aux États-Unis. Mais ces usages disparaissent du fait du statut souvent menacé des espèces concernées. Désormais, l’usage décoratif le plus répandu concerne sans conteste les sélaginelles, dont plusieurs espèces sont utilisées en horticulture, le plus souvent en culture d’intérieur, tandis que les Lycopodiacées restent difficiles à cultiver. Les sélaginelles sont idéales pour une culture en terrarium où les conditions d’humidité et de température de la forêt tropicale humide peuvent être recréées.
Les Lycophytes forment un groupe de plantes aujourd’hui discrètes et souvent méconnues, mais qui présentent de nombreuses particularités du point de vue du botaniste. Elles ont leur place dans de nombreux écosystèmes et sont, de plus, utiles à l’homme. Mais, surtout, ce groupe a joué un rôle très important au cours de l’histoire évolutive des plantes et des écosystèmes terrestres.
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Écrit par
- Jean-Yves DUBUISSON : professeur des Universités, Sorbonne université
- Sabine HENNEQUIN : maître de conférences, Sorbonne université
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