MAÂT
Gracieuse déesse égyptienne, représentée anthropomorphe généralement assise et coiffée d'une plume d'autruche qui écrit le hiéroglyphe de son nom, Maât est parfois représentée agenouillée, ailée et coiffée du disque solaire. Les premières mentions de cette déesse sont attestées dans les Textes des pyramides sous l’Ancien Empire.
Maât symbolise l'ordre, la justice et la vérité : l'ordre immuable du monde auquel tous doivent se conformer, l'ordre qui est « l'expression idéologique normale des sociétés asiatiques » (J. Chesnaux). Elle est l’offrande divine par excellence. Elle est le ka de Rê, son énergie vitale. Elle compte parmi les déesses dites « Filles de Rê », qui incarnent son œil brûlant manifesté dans l’uræus (cobra en fureur). Mais, elle est aussi fille d’Atoum au moment de la naissance ordonnée de l’Univers, et se trouve ainsi assimilée à Tefnout. Dans le nome d’Hermopolis, elle est la parèdre du dieu Thot.
Il n'est pas exagéré de dire que la notion de Maât, de norme, surdétermine l'ensemble de l'idéologie égyptienne. Le monde a été créé en conformité avec Maât. L'ensemble des rites, ainsi que des actes du souverain, vise à maintenir Maât contre les forces du mal tant au niveau politique qu'au niveau religieux. Le vizir, premier juge d'Égypte, s'appelle « prêtre de Maât » et porte l'image de celle-ci sur la poitrine. L'individu doit aussi se conformer à Maât. Lors du jugement des morts, un plateau de la balance contiendra le « cœur » du défunt et l'autre Maât ; si le défunt n'a pas respecté la norme, il sera dévoré par un monstre qui attend au pied de la balance le résultat du jugement.
Sous la XVIIIe dynastie, le couple royal est comparé à Rê et Maât. Si aucun grand temple n’est consacré à Maât, elle est présente dans chacun d’eux comme offrande et bénéficie de cultes dans des sanctuaires.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Yvan KOENIG : docteur de troisième cycle, chargé de recherche au C.N.R.S, professeur à l'École pratique des hautes études (IVe section)
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Média
Autres références
-
AMARNIEN STYLE
- Écrit par Jean LECLANT
- 476 mots
- 4 médias
Après l'épanouissement de l'art égyptien le plus classique sous Aménophis III, l'Égypte connaît soudain, vers ~ 1370, une révolution en tous domaines. Le fils d'Aménophis III, le pharaon hérétique Aménophis IV, prend le nom d'Akhénaton (Celui-qui-est-agréable-à-Aton)....
-
ÉGYPTE ANTIQUE (Histoire) - L'Égypte pharaonique
- Écrit par François DAUMAS
- 12 278 mots
- 17 médias
...de jure et doit le devenir de facto. Mais il a le devoir, aussi, de rendre compte à son père de son gouvernement. Ce dernier vit essentiellement de Maât, vérité, justice, norme même du monde, sans laquelle il ne saurait exister. Si le roi ne lui présente pas Maât, le Dieu le juge. Placer à la tête... -
ÉGYPTE ANTIQUE (Civilisation) - La religion
- Écrit par Jean VERCOUTTER
- 11 389 mots
- 24 médias
Lorsque, en 384 de notre ère, l'édit de Théodose ordonna la fermeture des temples de la vallée du Nil, la religion égyptienne était vieille de plus de trois millénaires et demi. C'est donc l'une des plus longues expériences religieuses de l'humanité, pendant laquelle des hommes ont adoré les mêmes dieux,...
-
MYTHOLOGIES - Premiers panthéons
- Écrit par Jean BOTTERO , Encyclopædia Universalis , Yvan KOENIG et Dimitri MEEKS
- 7 006 mots
...animaux, qui devait connaître une grande faveur à l'époque tardive. Mais, si par sa révolte l'homme mit le monde (c'est-à-dire l'Égypte) en déséquilibre, le rite allait lui permettre de rétablir ce déséquilibre, tout en maintenant une certaine forme d'unité : c'est ce que les Égyptiens appelaient « Maât... - Afficher les 7 références