Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MACÉDOINE ANTIQUE

La Macédoine antique est une contrée dont les limites ne sont pas fixées de façon précise. Au sud, elle est séparée de la Thessalie par les monts Cambuniens, puissant massif montagneux aux versants abrupts. À l'ouest et au nord, la haute Macédoine est un pays accidenté et montagneux où prennent naissance les grands fleuves qui descendent vers le golfe Thermaïque (ou de Thessalonique), l'Haliacmôn et l'Axios, ainsi que le Strymon qui, à l'Est, formait la frontière entre la Thrace et la Macédoine. La vallée de l'Haliacmôn (actuelle Vistrítsa) est relativement accidentée, tandis que la basse vallée de l'Axios (Vardar) est au contraire large et fertile. La côte est basse, assez peu propice à l'établissement de ports ; le climat, surtout dans l'intérieur, est souvent rigoureux. Les pentes des montagnes portaient de belles forêts qui fournissaient du bois de construction à toute la Grèce, les pâturages abondaient dans la plaine, favorables à l'élevage des chevaux. Et surtout le pays était riche en minerais précieux, argent et or, en placers dans les cours d'eau.

Les Grecs tenaient les habitants de la Macédoine pour des Barbares. C'est là un problème sur lequel les modernes se sont affrontés dans de vaines querelles. En effet, région de passage par où déferlèrent les différents peuples qui occupèrent la Grèce balkanique, la Macédoine a dû avoir un peuplement varié, Illyriens, Thraces ou Épirotes se mêlant aux immigrants achéens. Les rois macédoniens, en tout cas, se voulaient descendants d'Héraclès et des rois d'Argos, et très tôt ils intervinrent dans les affaires grecques.

Histoire

Des origines à l'avènement de Philippe

La longue histoire de la Macédoine avant l'avènement de Philippe commence à être un peu mieux connue grâce à la prospection archéologique. Le pays semble avoir atteint un niveau de civilisation relativement avancé au Néolithique (céramique à peinture rouge sur couverture blanche), suivi d'une période de recul dans les derniers siècles du IIIe millénaire, cependant qu'apparaît un habitat fortifié qui témoigne d'une certaine insécurité. Au début du IIe millénaire se répand l'usage du cuivre, puis celui du bronze. La civilisation macédonienne présente à cette époque de nombreuses similitudes avec la civilisation du nord de l'Asie Mineure, alors que les contacts semblent très médiocres avec les régions helléniques. Ils s'intensifient cependant à partir du milieu du xve siècle, et l'on a retrouvé en Macédoine des vases mycéniens ainsi que des imitations locales de ces vases. Mais, comme dans l'ensemble du monde balkanique, les débuts du xiie siècle s'accompagnent d'un recul de la civilisation en même temps que s'établissent dans le pays de nouveaux occupants qui se fondent dans la population. Leur arrivée coïncide approximativement avec les débuts de l'âge du fer. Pendant les années obscures qui suivirent, l'unité du pays se constitua autour de la dynastie des Argéades.

Un royaume barbare (VIIe-Ve siècle av. J.-C.)

Le premier souverain de la dynastie dont le nom nous soit connu est Perdiccas Ier, qui a dû régner au viie siècle. Il donna à la Macédoine les limites qu'elle garda jusqu'à l'avènement de Philippe. Parmi ses successeurs, le plus important fut Amyntas Ier, contemporain de Pisistrate avec lequel il entretint de bons rapports : c'est avec son assentiment que le tyran, chassé d'Athènes, aurait pu s'installer à Raikhelos. Il offrit à Hippias, fils de Pisistrate, la ville d'Anthemonte en Macédoine. Devenu vassal du roi perse, le roi de Macédoine fut probablement astreint au versement d'un lourd tribut. Lorsque débutent les guerres médiques, la Macédoine constitue pour les souverains perses une base d'opération particulièrement importante,[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : ancien membre de l'École française d'Athènes, professeur émérite d'archéologie grecque à l'université de Paris-X-Nanterre
  • : professeur au Centre universitaire de Vincennes

Classification

Médias

Alexandre le Grand - crédits : A. Dagli Orti/ De Agostini/ Getty Images

Alexandre le Grand

Statère en or de Philippe de Macédoine - crédits :  Bridgeman Images

Statère en or de Philippe de Macédoine

Macédoine antique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Macédoine antique

Autres références

  • AFGHANISTAN

    • Écrit par , , , , , , et
    • 37 316 mots
    • 19 médias
    Alexandre de Macédoine (356-323 av. J.-C.) envahit l'Afghanistan. Après avoir détruit les armées de Darius III, dernier des Achéménides, il entra en Afghanistan par Aria, à la poursuite de Bessus, satrape de Bactriane, qui s'était proclamé empereur et successeur légal de Darius. Le conquérant...
  • ALEXANDRE LE GRAND (356-323 av. J.-C.)

    • Écrit par
    • 6 470 mots
    • 5 médias
    Rappelons que la Macédoine existe avant Alexandre, qui hérita d'un royaume unifié et agrandi par son père Philippe, de même qu'il hérita d'une armée entraînée et d'une flotte de guerre. Le roi des Macédoniens ajoutait en effet aux ressources nationales l'appoint militaire d'alliés ou de sujets, comme...
  • ANTIGONOS MONOPHTALMOS (env. 382-301 av. J.-C.)

    • Écrit par
    • 523 mots

    Monarque hellénistique, né en Macédoine d'une famille princière, Antigonos Monophthalmos (Antigone le Cyclope, ou le Borgne) participe aux campagnes de Philippe II. Au début de la conquête d'Alexandre, il est nommé satrape de Phrygie (~ 333). Au partage de Babylone (~ 323), on...

  • ANTIPATROS ou ANTIPATER (400-319 av. J.-C.)

    • Écrit par
    • 863 mots

    Type du « vieux serviteur fidèle », Antipatros fut sans doute celui sans qui la Macédoine n'aurait jamais accédé au rang de grande puissance, puis d'empire.

    Né vers 400 avant J.-C., il fut en effet l'alter ego de Philippe II qui appréciait en lui peut-être moins le chef militaire que...

  • Afficher les 40 références