Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MACÉDOINE DU NORD, anc. MACÉDOINE

Nom officiel

République de Macédoine du Nord (MK) 1

  • Le 12 février 2019, la République de Macédoine est officiellement renommée République de Macédoine du Nord
Chef de l'État

Gordana Siljanovska-Davkova (depuis le 12 mai 2024)

    Chef du gouvernement

    Talat Xhaferi (depuis le 28 janvier 2024)

      Capitale

      Skopje

        Langues officielles

        Albanais, macédonien

          Unité monétaire

          Denar (MKD)

            Population (estim.) 1 814 000 (2024)
              Superficie 25 436 km²

                La Macédoine du Nord (25 713 km2, population estimée à 2 074 000 hab. en 2017), petit État montagneux situé au cœur des Balkans, est indépendante depuis septembre 1991, au moment où elle s'est séparée de la Yougoslavie, dont elle constituait depuis 1945 l'une des six républiques fédérées, sous le nom de Macédoine. Cette sécession, intervenue quelques mois après celles de la Slovénie et de la Croatie et peu avant celle de la Bosnie-Herzégovine, s'est effectuée sans violence. Toutefois, outre les problèmes liés à la transition postcommuniste (passage à la démocratie pluraliste et à l'économie de marché), la Macédoine du Nord a connu deux types de difficultés, les unes liées à la question de la minorité albanaise, les autres issues de l'environnement géopolitique. Parmi ces dernières figure l'opposition de la Grèce à l'usage par le nouvel État du nom de Macédoine, dont elle considère qu'il fait partie de son propre patrimoine historique.

                Macédoine du Nord : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Macédoine du Nord : carte physique

                Macédoine du Nord : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Macédoine du Nord : drapeau

                 Géographie

                Un pays montagneux

                La Macédoine du Nord comporte deux ensembles de montagnes. Celles de l'ouest, qui appartiennent au système dinarique, culminent à 2 764 mètres dans le Korab. Elles sont aérées par des bassins d'effondrement où s'inscrivent les plaines du Polog et de Pélagonie, les lacs d'Ohrid et de Prespa. Celles de l'est, relevant du système du Rhodope, s'élèvent à 2 250 mètres dans l'Osogovo et comportent également des dépressions dont les principales sont l'Ovče polje et le bassin de Strumica. Entre ces deux ensembles s'inscrit la vallée du Vardar qui, prolongée au nord, en Serbie, par celle de la Morava, constitue le principal axe de communication routier et ferroviaire reliant l'Europe centrale à la Grèce. Du fait de son relief, le territoire de la Macédoine ne comporte que 23 % de terres arables.

                Le climat allie la rigueur continentale des hivers et la chaleur méditerranéenne des étés : Skopje, à 260 mètres d'altitude, enregistre une température moyenne de 0,5 0C en janvier, 24,8 0C en juillet. Les précipitations, assez faibles, n'atteignent pas 600 mm dans les bassins et ne dépassent 1 200 mm que sur les montagnes occidentales les plus élevées.

                Une population composite

                La majorité (les deux tiers environ) des habitants de la Macédoine sont des slaves, chrétiens orthodoxes, linguistiquement proches des Bulgares. Ils ont été le dernier groupe ethnique des Balkans à s'affirmer en tant que nation, dynamique identitaire qui fut concurrencée, dans la première moitié du xxe siècle, tantôt par des efforts de serbisation lorsque la région fut rattachée à la Serbie (1912-1915) puis au Royaume de Yougoslavie (1918-1941), tantôt par des efforts de bulgarisation lorsqu'elle fut occupée par la Bulgarie au cours des deux guerres mondiales (1915-1918 ; 1941-1944). Le régime de Tito, soucieux à la fois de contrer les prétentions bulgares et de réduire le volume de la Serbie afin de réaliser une fédération yougoslave plus équilibrée, créa en 1945 une République de Macédoine, reconnut une nation macédonienne et favorisa la mise au point, à partir de la complexité dialectale, d'une langue macédonienne standard qui devint dès lors la principale langue d'enseignement.

                Les Albanais, un demi-million de personnes, soit le quart de la population totale, musulmans pour la plupart, constituent la principale minorité. Concentrés dans l'ouest du pays, où ils sont majoritaires, ils forment aussi 20 % de la population de l'agglomération de Skopje, la capitale. Bien qu'une partie d'entre eux ait émigré en Turquie dans les années 1950 en même temps que des Turcs locaux (en se déclarant eux-mêmes Turcs) en vertu d'accords passés entre la Yougoslavie et la Turquie, leur poids dans la population totale a augmenté à nouveau du fait d'un[...]

                La suite de cet article est accessible aux abonnés

                • Des contenus variés, complets et fiables
                • Accessible sur tous les écrans
                • Pas de publicité

                Découvrez nos offres

                Déjà abonné ? Se connecter

                Écrit par

                • : journaliste spécialisée
                • : docteur en histoire du xxe siècle de l'Institut d'études politiques, Paris, journaliste, membre du comité de rédaction de la revue Confluences Méditerranée
                • : professeur, membre de l'Académie macédonienne des sciences et des arts
                • : professeur émérite
                • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Médias

                Macédoine du Nord : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Macédoine du Nord : carte physique

                Macédoine du Nord : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Macédoine du Nord : drapeau

                Tremblement de terre à Skopje - crédits : Chris Ware/ Hulton Archive/ Getty Images

                Tremblement de terre à Skopje

                Autres références

                • MACÉDOINE DU NORD, anc. MACÉDOINE, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • BALKANS ou PÉNINSULE BALKANIQUE

                  • Écrit par et
                  • 7 514 mots
                  • 1 média
                  ...les différences de régime, des problèmes pendants, souvent liés à la question nationale, compliquaient les rapports entre les États balkaniques. Ainsi, la querelle macédonienne se rallumait de temps à autre entre Belgrade et Sofia (la Yougoslavie avait invoqué l'existence d'une nationalité macédonienne...
                • BULGARIE

                  • Écrit par , , , , , , , et
                  • 26 995 mots
                  • 12 médias
                  ...l'opposition de l'Angleterre et de l'Autriche-Hongrie oblige Saint-Pétersbourg à accepter la révision du traité faite par le Congrès de Berlin en 1878. La Macédoine retourne à l'Empire ottoman. La « Roumélie orientale » (région de Plovdiv) n'a qu'un statut de province autonome. La principauté de Bulgarie,...
                • CHALCIDIQUE

                  • Écrit par
                  • 365 mots

                  Un système de failles orthogonales explique la configuration de la triple péninsule grecque que constitue la Chalcidique, la répartition de ses masses montagneuses et celle des fossés d'effondrement et des golfes qui l'encadrent ou la pénètrent et, par conséquent, l'étagement d'une végétation souvent...

                • COMMUNISME - Mouvement communiste et question nationale

                  • Écrit par
                  • 21 116 mots
                  • 6 médias
                  ...peuples. Le jacobinisme est porté à son paroxysme par le Parti communiste bulgare, qui nie l'existence même de minorités nationales en Bulgarie : les Macédoniens sont recensés en tant que Bulgares depuis 1965 ainsi que les Turcs, qui sont officiellement tenus pour des Bulgares islamisés lors de l'occupation...
                • Afficher les 18 références