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MACÉDOINE DU NORD, anc. MACÉDOINE

Nom officiel

République de Macédoine du Nord (MK) 1

  • Le 12 février 2019, la République de Macédoine est officiellement renommée République de Macédoine du Nord
Chef de l'État

Gordana Siljanovska-Davkova (depuis le 12 mai 2024)

    Chef du gouvernement

    Talat Xhaferi (depuis le 28 janvier 2024)

      Capitale

      Skopje

        Langues officielles

        Albanais, macédonien

          Unité monétaire

          Denar (MKD)

            Population (estim.) 1 814 000 (2024)
              Superficie 25 436 km²

                La littérature

                La littérature religieuse de type byzantin, en vieux slave et, plus tard, en slave d'église sous diverses rédactions, commence à se développer en Macédoine vers la fin du ixe siècle, lorsque saint Clément et son compagnon saint Naum fondent à Ohrid l'un des premiers centres culturels et littéraires de l'histoire des Slaves, connu en slavistique sous le nom d'École littéraire d'Ohrid. Dès ses débuts, cette littérature connaît une ascension fulgurante, notamment grâce aux textes de saint Clément lui-même (prônes, panégyriques), qui deviennent très populaires chez les Slaves du Sud et de l'Est.

                Sous le joug

                Vient ensuite une période de stagnation, aggravée par la présence ottomane : en Macédoine, la littérature religieuse survivra, sans se renouveler, jusqu'au début du xixe siècle. C'est à cette époque seulement que se manifestent les premiers signes de modernisation. On assiste, entre autres, à une évolution de la langue littéraire, qui s'organise sur la base du parler populaire de Macédoine. Au xixe siècle, la conjoncture historique est peu favorable au développement de la littérature, qui reste modeste. On peut cependant citer les noms de Konstantin Miladinov (1830-1862), de Rajko Žinzifov (1839-1877) et de Grigor Prličev (1830-1893), qui ont laissé des traces dans le domaine de la poésie, et dont les écrits portent la marque d'une sorte de romantisme national. On retiendra surtout de cette époque qu'elle fut celle où se constitua par écrit tout un fonds de littérature populaire. Mais la question de la langue littéraire et de son unification reste ouverte jusqu'à ce que Krste Petkov Misirkov (1864-1924) la pose en termes précis, insistant sur la nécessité de fonder le macédonien littéraire sur les parlers du centre. C'est effectivement dans ce sens que se concevra la codification, mais le processus se poursuivra jusqu'en 1945, c'est-à-dire jusqu'après la création de la république de Macédoine dans le cadre de la fédération yougoslave, moment historique d'une importance capitale pour le développement de la littérature macédonienne contemporaine.

                Auparavant, entre les deux guerres, on note un certain renouveau de l'activité littéraire parmi les Macédoniens de Yougoslavie et de Bulgarie, encore que ni la nationalité ni la langue macédoniennes n'aient eu à ce moment-là d'existence officielle. En Yougoslavie, on peut voir sur la scène des pièces de Vasil Iljoski (1902- 1995), d'Anton Panov (1906-1968) et de Risto Krle (1900-1975), inspirées de la vie populaire et marquées par le régionalisme. La figure dominante de l'époque est certainement celle de Kočo Racin (1908-1943), dont les poèmes, réunis en un recueil intitulé Les Aubes blanches (Belimugri), jouèrent un rôle considérable dans la création et le développement de la littérature macédonienne contemporaine.

                Dans les années qui précédèrent la Seconde Guerre mondiale, il y avait à Sofia, en Bulgarie, une société dite Cercle littéraire macédonien : c'est dans ce cadre qu'exercèrent leur activité des écrivains comme Nikola Vapcarov (1909-1942), qui écrivait en bulgare, Kole Nedelkovski (1912-1941), Venko Markovski... La tradition folklorique exerçait alors une influence considérable sur la littérature macédonienne, limitée presque exclusivement à deux genres, la poésie et le théâtre. Par ailleurs, la description du monde du travail et des conditions de vie de la nation macédonienne privée de ses droits témoigne de l'engagement social des auteurs.

                Les textes en macédonien, pendant la Seconde Guerre mondiale, ne pouvaient être publiés que dans le cadre de la résistance antifasciste, clandestinement, ou par les soins des unités de partisans. Plusieurs écrivains disparurent dans la lutte de libération : citons entre autres les noms de[...]

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                Écrit par

                • : journaliste spécialisée
                • : docteur en histoire du xxe siècle de l'Institut d'études politiques, Paris, journaliste, membre du comité de rédaction de la revue Confluences Méditerranée
                • : professeur, membre de l'Académie macédonienne des sciences et des arts
                • : professeur émérite
                • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Médias

                Macédoine du Nord : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Macédoine du Nord : carte physique

                Macédoine du Nord : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Macédoine du Nord : drapeau

                Tremblement de terre à Skopje - crédits : Chris Ware/ Hulton Archive/ Getty Images

                Tremblement de terre à Skopje

                Autres références

                • MACÉDOINE DU NORD, anc. MACÉDOINE, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • BALKANS ou PÉNINSULE BALKANIQUE

                  • Écrit par et
                  • 7 514 mots
                  • 1 média
                  ...les différences de régime, des problèmes pendants, souvent liés à la question nationale, compliquaient les rapports entre les États balkaniques. Ainsi, la querelle macédonienne se rallumait de temps à autre entre Belgrade et Sofia (la Yougoslavie avait invoqué l'existence d'une nationalité macédonienne...
                • BULGARIE

                  • Écrit par , , , , , , , et
                  • 26 995 mots
                  • 12 médias
                  ...l'opposition de l'Angleterre et de l'Autriche-Hongrie oblige Saint-Pétersbourg à accepter la révision du traité faite par le Congrès de Berlin en 1878. La Macédoine retourne à l'Empire ottoman. La « Roumélie orientale » (région de Plovdiv) n'a qu'un statut de province autonome. La principauté de Bulgarie,...
                • CHALCIDIQUE

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                  • 365 mots

                  Un système de failles orthogonales explique la configuration de la triple péninsule grecque que constitue la Chalcidique, la répartition de ses masses montagneuses et celle des fossés d'effondrement et des golfes qui l'encadrent ou la pénètrent et, par conséquent, l'étagement d'une végétation souvent...

                • COMMUNISME - Mouvement communiste et question nationale

                  • Écrit par
                  • 21 116 mots
                  • 6 médias
                  ...peuples. Le jacobinisme est porté à son paroxysme par le Parti communiste bulgare, qui nie l'existence même de minorités nationales en Bulgarie : les Macédoniens sont recensés en tant que Bulgares depuis 1965 ainsi que les Turcs, qui sont officiellement tenus pour des Bulgares islamisés lors de l'occupation...
                • Afficher les 18 références