MÂCON
Préfecture de la Saône-et-Loire, Mâcon (Matisco) a été fondée vers le iiie siècle avant J.-C. sur un gué de la Saône, par les Éduens qui y aménagent un port. Devenue castrum sous les Romains, la ville connaît une belle période en tant que port et étape sur la via Agrippa qui relie Lyon à Cologne. Après les invasions barbares, elle renaît en devenant, en 536, le siège d'un évêché. Ville frontière en face de l'Empire germanique, après le partage de l'empire de Charlemagne, elle est entourée d'une enceinte. Au haut Moyen Âge, capitale d'un puissant comté, elle est rattachée au royaume de France, puis au duché de Bourgogne, avant de revenir à la France ; de cette époque date la cathédrale Saint-Vincent, détruite en grande partie à la Révolution. La Renaissance, puis surtout les xviie et xviiie siècles, lèguent à la ville couvents, hospice, quais, pont Saint-Laurent et, construits par la noblesse de robe et la bourgeoisie, de beaux hôtels, dont celui de Senecé, où Mâcon honore, dans un musée, la mémoire du plus illustre de ses fils, Lamartine.
Au xviiie siècle, Mâcon vit de son port, de la vigne et du commerce du vin mais serait restée une petite ville si elle n'avait bénéficié d'une double chance, aux dépens de Chalon-sur-Saône : sa désignation par la Constituante comme chef-lieu d'un département, malgré sa position excentrée, et l'obtention, grâce à Lamartine, de la jonction du P.L.M. avec la voie ferrée vers l'Italie. Restée modeste jusque dans les années 1950 (20 000 hab.), elle se développe ensuite rapidement grâce à une certaine industrialisation, à l'arrivée de l'autoroute A 6, à l'extension du port et, surtout, au renforcement de son rôle administratif et commercial. Carrefour ferroviaire (P.L.M., T.G.V.) et autoroutier (A 6, A 40, voie rapide Centre-Europe-Atlantique), elle n'a jusqu'ici profité pleinement ni de cette position, ni de la proximité de l'agglomération lyonnaise (à 80 kilomètres). Elle a toujours été tiraillée entre l'appartenance à la Bourgogne dont elle voudrait devenir la porte d'entrée méridionale et l'attraction de la région lyonnaise dont elle vise à devenir l'entrée septentrionale. À l'ancienne zone d'activités, située près de la gare T.G.V., se sont ajoutées celle de Sennecé et la Cité de l'entreprise sur l'ancienne friche de la Seita.
En 2012, le secteur industriel fournit encore environ 17 p. 100 des emplois répartis surtout dans des P.M.E., à l'exception d'Areva T&D (ex-Alstom) et Lamberet Construction Isothermes. Le secteur tertiaire occupe donc plus des trois quarts de la population active, à la fois dans le commerce (deux hypermarchés), et surtout dans les services (le département, la mairie et l'hôpital). La population de l'agglomération (47 264 hab. en 2012) s’est stabilisée, après une décroissance due à la poursuite de la périurbanisation. L'aire urbaine comptait, en 2012, 99 873 habitants.
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Écrit par
- Robert CHAPUIS : professeur émérite, université de Bourgogne
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