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MACROÉCONOMIE Systèmes financiers

Existe-t-il un système financier optimal ?

La question n'est pas de choisir entre marchés et intermédiation, mais plutôt de trouver la bonne combinaison entre ces deux composantes. Car elles sont plus complémentaires que substituables. D'autant que la définition d'un système financier ne s'arrête pas à ce simple clivage, elle englobe aussi la structuration des marchés (les conditions d'accès, la gamme des produits traités, leurs règles de fonctionnement, etc.) et celle des institutions financières (leur statut, l'étendue de leurs activités, l'intensité de la concurrence, etc.).

Ainsi posé, le problème n'a évidemment pas de solution unique. C'est-à-dire qu'il n'existe pas dans l'absolu de système financier idéal. L'optimalité d'une architecture financière se juge à la façon dont elle s'accorde avec les autres domaines de l'organisation économique et sociale dans laquelle elle s'insère. Sans chercher à traiter cette idée de façon exhaustive, on peut en évoquer les trois aspects essentiels.

Les caractéristiques du système productif

On pense d'abord aux caractéristiques des firmes et au stade de développement du système productif. Car les questions d'accès au financement et de contrôle se posent différemment pour les entreprises en développement et pour celles qui sont arrivées à maturité : la nature des asymétries d'information et les conditions de leur réduction sont très dissemblables dans l'un et l'autre cas.

Les entreprises en développement relèvent plutôt de l'intermédiation du fait de leur taille (qui rend trop onéreux le recours au marché) ou de leur plus grande fragilité financière (qui suppose de fournir des garanties). Tandis que les entreprises parvenues à un stade avancé de maturité trouvent sur les marchés des conditions de financement plus avantageuses ; à condition qu’une vision à trop court terme et l’excessive volatilité des marchés ne viennent pas troubler l’exercice d’une bonne gouvernance. Dans le même ordre d'idée, la nature des activités productives conditionne les formes souhaitables du système financier. Les secteurs dont les entreprises ont des horizons de long terme ont besoin de relations de financement stables afin de surmonter les contingences du court terme. Cette stabilité est essentielle pour préserver certaines ressources spécifiques (notamment le capital humain propre à une activité particulière) qui se dévalorisent lorsqu'elles sont ajustées au gré des évolutions conjoncturelles. Plus généralement, elle leur permet de maintenir des coopérations durables avec leurs diverses parties prenantes (salariés, fournisseurs, clients...).

Dans ces différents cas, l'intermédiation présente l'avantage de mieux lisser l'impact des fluctuations sur les capacités productives. Tandis que les relations de marché sont mieux adaptées au fonctionnement des secteurs dont le cycle de production est plus court et qui gagnent à une plus grande réactivité.

Cela étant, l'objectif n'est pas seulement d'optimiser ce qui existe. Il consiste aussi à favoriser l'émergence de nouvelles activités et plus généralement la ré-allocation des ressources productives. En ce sens, le jeu des marchés financiers est sans doute de nature à stimuler la mobilité du capital et donc la flexibilité du système productif. Parce qu'il incite de façon plus stricte et plus rapide à tirer parti des informations concernant la valorisation des actifs ou la rentabilité à venir des investissements.

Pour autant, cela ne signifie pas que l'innovation relève fatalement de financements de marchés. D'abord, parce que la naissance ou le développement de firmes innovantes nécessite plutôt le recours à des institutions de capital risque, donc à des intermédiaires financiers. En l'occurrence,[...]

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