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MACROÉCONOMIE Vue d'ensemble

La macroéconomie a pour objet l'étude des grandeurs globales d'une économie : production, investissement, consommation, taux de chômage, inflation... Ces grandeurs globales, dont les médias abondent chaque jour, permettent de mesurer les performances moyennes d'une économie, en termes de croissance, d'emploi, de pouvoir d'achat, etc.

La macroéconomie doit fournir à la fois des statistiques fiables et des explications pertinentes sur l'économie à un niveau d'ensemble. Le premier objectif passe par la collecte et l'agrégation de millions d'informations individuelles dans le cadre de la comptabilité nationale qui uniformise les définitions et les mesures dans les pays développés. Il permet de disposer d'indicateurs sur l'état global d'une économie et son évolution dans le temps, informations cruciales pour révéler ses forces et ses faiblesses. Quel est son rythme de croissance ? Est-il anormalement faible (récession) ou élevé (expansion) par rapport à sa tendance ? Quel est le taux de chômage en pourcentage de la population active ? Quelle a été l'augmentation du niveau général des prix ? Le second objectif est de mettre en évidence les déterminants des grandeurs agrégées afin de proposer un diagnostic et des remèdes. Là entrent en scène les macroéconomistes théoriciens qui se trouvent confrontés à un épineux problème méthodologique. Faut-il rechercher des causalités directement entre variables agrégées en oubliant leurs déterminants microéconomiques ou, au contraire, partir des comportements individuels puisque les grandeurs macroéconomiques résultent in finede ces derniers ? Si le développement de la macroéconomie après la Seconde Guerre mondiale, dans la lignée des travaux de John Hicks et du modèle IS-LM, avait emprunté la première voie, la seconde voie s'est progressivement imposée depuis les années 1970, en particulier après la critique du chef de file des nouveaux classiques, Robert Lucas, qui a imposé la nécessité de fonder la macroéconomie sur des principes de modélisation conformes à la théorie microéconomique, en matière de rationalité des actions notamment.

En termes méthodologiques, la macroéconomie ne s'oppose pas à la microéconomie, mais elle privilégie une approche en termes d'équilibre général, faisant interagir offre et demande sur plusieurs marchés, tandis que la microéconomie privilégie les approches en termes d'équilibre partiel, où l'on s'intéresse aux interdépendances entre acteurs sur un seul marché, voire sur un seul côté du marché (l'offre ou la demande). La détermination de la production globale de biens ne peut en effet se comprendre sans faire intervenir la demande globale de biens. En outre, les quantités offertes et demandées sur le marché des biens peuvent dépendre du niveau du taux d'intérêt sur le marché des capitaux, mais également des conditions de fixation des salaires et de l'emploi sur le marché du travail. En retour, l'emploi et le taux d'intérêt peuvent être affectés par le volume d'activité sur le marché des biens. La macroéconomie est fondamentalement l'analyse des interdépendances entre les marchés des biens et services, du travail et des capitaux. Certaines économies très ouvertes sur l'extérieur impliquent également de prendre en compte le marché des changes et les interdépendances avec la conjoncture du reste du monde. L'économie française dépend ainsi fortement du niveau d'activité de ses voisins européens.

L'ensemble de ces interdépendances entre des millions de décisions individuelles prises séparément posent clairement des problèmes de coordination : lorsque entreprises et consommateurs prennent leurs décisions en anticipant ce que les autres vont faire, le résultat d'ensemble peut souffrir de défauts de coordination,[...]

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