MACROMOLÉCULES
Les macromolécules biologiques
Tous les êtres vivants sont constitués de cellules, d'une seule, comme chez les bactéries ou les algues primitives ; ou de plusieurs, environ 1015, comme chez les mammifères. Il est généralement admis que tous les êtres vivants dérivent d'un système protocellulaire, apparu sur la Terre il y a environ 3,5 milliards d'années. Ce germe s'est reproduit et les descendants ont évolué. Aujourd'hui, il existe deux grands types de cellules, la cellule eucaryote, qui possède un noyau, et la cellule procaryote, qui n'en possède pas. Ces cellules présentent beaucoup d'autres différences, comme la taille, l'organisation, la complexité, etc., mais se ressemblent par la nature des substances chimiques qu'elles contiennent et par leurs quantités relatives (cf. tableau). Le constituant principal des cellules est l'eau. En plus des ions inorganiques, les autres constituants, tous formés d'un squelette carboné, peuvent être divisés en deux grands groupes en fonction de leur masse molaire. Le premier groupe comprend des molécules de faible masse molaire inférieure à 2 000 grammes par mole (limite arbitraire). Ce sont essentiellement les sucres, les acides gras, les acides aminés, les nucléotides et tous les précurseurs et intermédiaires du métabolisme – au total, près de 750 espèces différentes. Le second groupe comprend les molécules de grande masse molaire appelées macromolécules ou biopolymères. Les biopolymères (de l'ordre de 2 000 espèces différentes dans une bactérie) sont les protéines, les acides nucléiques et les polysaccharides, formés par l'union de motifs élémentaires ou monomères que sont les acides aminés, les nucléotides et les sucres, respectivement. Les lipides et les phospholipides ne sont pas des macromolécules, bien qu'ils puissent s'associer et former de très grosses particules. Dans une macromolécule, les monomères (identiques ou différents) sont liés entre eux par des liaisons covalentes (interactions fortes), alors que l'association des phospholipides et des lipides résultent d'interactions beaucoup plus faibles (d'origines électrostatique et hydrophobe).
Les biopolymères ont un rôle essentiel dans le fonctionnement des cellules. Les progrès considérables réalisés dans tous les domaines scientifiques et techniques ont permis d'isoler un grand nombre de macromolécules biologiques et de déterminer, de façon très précise, leurs masses molaires, leurs formes globales et locales (dans certains cas à l'échelle atomique) et leurs fonctions biologiques.
Les acides nucléiques
Deux familles d' acides nucléiques, l'acide désoxyribonucléique (ADN) et l'acide ribonucléique (ARN), sont présentes dans les cellules. L'ADN et l'ARN résultent de l'enchaînement linéaire régulier de nucléotides. Chaque nucléotide est constitué d'une base hétérocyclique azotée (adénine, guanine, cytosine ou thymine dans le cas de l'ADN ; adénine, guanine, cytosine et uracile dans le cas de l'ARN), d'un sucre et d'un groupement phosphate. du point de vue chimique, la différence principale, apparemment minime, entre les nucléotides de l'ADN et l'ARN porte sur la nature du sucre, un désoxyribose et un ribose, respectivement. Néanmoins, l'ADN et l'ARN ont des structures et des fonctions tout à fait différentes.
Dans la cellule, l'ADN adopte une structure en double hélice droite, résultant de l'association non covalente de deux brins (ou chaînes) complémentaires ; chaque nucléotide d'un brin étant apparié à un nucléotide de l'autre brin. Cette structure a été décrite pour la première fois, en 1953, par F. H. C. Crick et par J. D. Watson. La masse molaire de l'ADN, très grande, varie suivant les espèces. L'ADN humain contient 3 milliards de paires de[...]
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Écrit par
- Michel FONTANILLE : docteur ès sciences physiques, professeur à l'université de Bordeaux-I
- Yves GNANOU : docteur ès sciences physiques, directeur de recherche au C.N.R.S.
- Marc LENG : docteur ès sciences, directeur de recherche au C.N.R.S.
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