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MACROPHAGES

Les macrophages sont de grandes cellules situées en sentinelle dans des « postes » toujours proches de l'extérieur du corps afin de capter et d'intercepter toute particule étrangère. Ils représentent donc des éclaireurs à l'affût, prêts à intercepter tout ennemi. Ils dérivent de la même cellule souche que les polynucléaires (lignée myéloïde fabriquée dans la moelle osseuse). Alors que les polynucléaires détruisent totalement l'ennemi sans avoir la capacité d'informer le système immunitaire, le macrophage ne détruit que partiellement les structures étrangères dont certains fragments resteront présents à sa surface pour informer antigéniquement le système immunitaire. S'infiltrer, capter la particule étrangère, informer le système immunitaire, réguler dès ces premiers événements le système immunitaire, telles sont les principales capacités des macrophages.

Le macrophage est une grande cellule qui peut prendre différents aspects suivant les sites où il se trouve. Cette cellule peut circuler (monocytes), ramper, se mobiliser (macrophage proprement dit) ou se fixer dans des tissus (histiocytes). Les macrophages sont présents dans tous les territoires proches de l'extérieur : le poumon, le foie avec les cellules de Kupffer (qui sont situées en première ligne face à ce qui vient du tube digestif) et les ganglions. On les trouve aussi dans la rate qui peut être considérée comme un filtre du sang, dans le sang lui-même sous forme de monocytes, dans les séreuses (plèvre, péricarde, péritoine), le rein, le cerveau où ils sont appelés microglie, et en maint autre site. Ces cellules adhèrent. Les molécules adhérentes sont reconnues par les anticorps monoclonaux OKM1 ou MO1. Ces molécules d'adhésion ont en commun avec d'autres molécules d'adhésion cellulaire une protéine de 95 000 de poids moléculaire.

Les macrophages étant doués de la capacité de phagocytose, ils peuvent ainsi capter des particules de latex. Ils prennent d'autant plus facilement une proie que celle-ci est déjà enrobée par des anticorps ayant ou non fixé le complément. En effet, les macrophages ont des récepteurs pour les anticorps (récepteur pour le fragment Fc de l'anticorps) et des récepteurs pour le complément. Un de ces récepteurs pour le complément (CR3) est en fait la molécule portant le déterminant OKM1 ou MO1. Il faut noter que ces récepteurs ne sont d'ailleurs pas propres aux macrophages. L'existence de récepteurs pour les anticorps explique la caractérisation des macrophages par des rosettes EA (érythrocytes anticorps). En effet, en mettant sur des globules rouges (érythrocytes) des anticorps qui reconnaissent les globules rouges, ceux-ci vont attirer les macrophages tout autour, formant une rosette. Les macrophages ayant aussi un récepteur pour le complément forment aussi des rosettes EAC (érythrocytes anticorps complément). Suivant la même méthode, en prenant des globules rouges, en faisant réagir des anticorps contre ces globules rouges, puis du complément qui reconnaît ces anticorps, on verra des globules rouges tout autour des macrophages formant encore rosette. Les macrophages phagocytent des particules en les digérant, notamment grâce aux peroxydases et aux estérases, enzymes qui sont à l'intérieur de cette cellule. Cette digestion n'est cependant pas complète, car le macrophage présente des résidus antigéniques aux lymphocytes T.

Le macrophage « présente » les antigènes sous forme de fragments qui sont des peptides dans le cas général d'un antigène protéique. Les peptides sont accolés aux molécules membranaires spécifiques de l'histocompatibilité (HLA classe II), ce qui signifie que le signal est transmis par le macrophage aux lymphocytes grâce à un assemblage du fragment antigénique et de molécules d'identification. C'est le lymphocyte[...]

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Écrit par

  • : professeur agrégé à l'université de Paris-VII, Institut de recherches sur les maladies du sang, hôpital Saint-Louis

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