MADAGASCAR, géologie
Dans l’océan Indien, l’île de Madagascar est située au sud-est de l’Afrique dont elle est séparée par le canal du Mozambique. Longue de près de 1 600 kilomètres du nord au sud et large de 600 kilomètres d'est en ouest, Madagascar, la Grande Île, peut être considérée comme un microcontinent.
L'histoire géologique connue de Madagascar remonte à plus de trois milliards d'années. Successivement à la périphérie d'un vaste continent unique – le Rodinia –, puis au centre du supercontinent Gondwana, où elle était coincée alors entre l'Afrique et l'Inde, Madagascar n'acquiert son insularité qu'à la fin du Mésozoïque (il y a environ 65 millions d'années), c'est-à-dire avant la formidable expansion des mammifères sur les grands continents au Cénozoïque. On comprend ainsi la rareté des représentants de cette classe zoologique sur la Grande Île et, de ce fait, l’originalité de la faune malgache.
Madagascar comprend trois unités géologiques principales : un socle métamorphique et magmatique précambrien, des roches sédimentaires phanérozoïques et des roches volcaniques. Le socle précambrien affleure sur les deux tiers orientaux de l’île sur lequel repose à l’ouest une série sédimentaire monoclinale qui s’étend du Carbonifère jusqu’à nos jours. De petits bassins lacustres se trouvent dans les Hautes Terres. Les roches volcaniques, essentiellement basaltiques, sont principalement localisées près des côtes ; quelques massifs se situent à l’intérieur de l’île.
Les domaines du socle précambrien
Le socle précambrien, qui se compose d'une grande variété de lithologies d'âge archéen à paléozoïque (environ de 3,2 milliards d'années [Ga] à 530 millions d'années [Ma]), a été subdivisé en plusieurs unités litho-tectoniques dès les travaux pionniers de Bésairie (1972). Toutefois, cette classification et la connaissance de l'évolution géologique du socle malgache ont évolué continuellement avec les nouveaux concepts, outils en géologie structurale, tels que l'analyse d'images satellitaires, et les développements analytiques dans les domaines de la pétrologie et de la géochronologie. En 2003, le gouvernement malgache a mis en œuvre avec le soutien de la Banque mondiale et d’autres bailleurs de fonds, tels que les États-Unis, la France, la Chine et l’Afrique du Sud, un large programme de révision et d'harmonisation cartographique et de synthèse géologique intitulé Programme de gouvernance des ressources minérales (P.G.R.M.). Ce programme a abouti à une nouvelle classification, mais proche de celle de Bésairie, qui subdivise le socle malgache en cinq grands ensembles. Les critères de classification sont la lithologie, l'âge, le degré métamorphique et la position structurale. Du nord au sud, on distingue les domaines ou blocs : Bemarivo, Antongil-Masora, Antananarivo, Itremo-Ikalamavony et Sud (Vohibory, Androyen et Anosyen).
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Écrit par
- Philippe GONCALVES : docteur, maître de conférences, université de Franche-Comté
- Christian NICOLLET : professeur des Universités à l'université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand
Classification
Médias
Autres références
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AFRIQUE (Structure et milieu) - Géologie
- Écrit par Anne FAURE-MURET
- 18 789 mots
- 22 médias
Le Karoo malgache n'est connu que sur la bordure ouest de Madagascar. Il commence, comme en Afrique du Sud, par une tillite plus ou moins équivalente de la Dwyka. Cette tillite est suivie de couches de charbon formant le groupe de la Sakoa, qui correspond à l'Ecca. Puis viennent des grès bariolés rouges...