MADAGASCAR
Nom officiel | République de Madagascar (MG) |
Chef de l'État | Andry Rajoelina (depuis le 18 janvier 2019) |
Chef du gouvernement | Christian Ntsay (depuis le 6 juin 2018) |
Capitale | Antananarivo |
Langues officielles | Anglais, français, malgache |
Unité monétaire | Ariary (MGA) |
Population (estim.) |
30 854 000 (2024) |
Superficie |
591 896 km²
|
La République malgache
Trois républiques se sont succédé à Madagascar depuis l'indépendance, entrecoupées par la fracture historique de 1972-1975, par le difficile régime de transition démocratique de 1990-1992 et par la crise de 2002 qui a paralysé le pays. Ces régimes ne se comprennent qu'en prenant en considération l'impact de la présence française dans l'histoire de la Grande Île et la question de la reconnaissance internationale, devenu un enjeu important.
De la présidence Tsiranana à la IIe République
Le premier gouvernement constitutionnel entre en fonction le 14 mai 1959, mais l'indépendance n'est proclamée que le 26 juin 1960, après la négociation d'accords bilatéraux de coopération technique et culturelle. Élu premier président de la République de Madagascar le 1er mai 1959, Philibert Tsiranana adopte une politique de continuité avec la France et développe des liens diplomatiques avec des pays non communistes comme les États-Unis, l'Allemagne de l'Ouest, Taiwan ainsi qu'avec le régime d'apartheid de l'Afrique du Sud, ce qui lui sera reproché par les pays de l'Organisation de l'unité africaine (O.U.A., créée en 1963) dont Madagascar est un des membres fondateurs. Les choix du gouvernement Tsiranana dans le domaine économique se traduisent par un néo-libéralisme qui, à la fois, encourage l'initiative privée, nationale et internationale, le développement économique grâce à des actions communautaires et la mise en valeur des fokonolona, communautés villageoises, et se caractérise également par un interventionnisme étatique dans les secteurs clefs. Le pays connaît une stabilité relative durant cette première décennie après l'indépendance, mais des indices alarmants s'accumulent : faiblesse de l'industrialisation, croissance du chômage, étroitesse du marché intérieur due au faible pouvoir d'achat des paysans et dérive autocratique du régime.
À la fin de la décennie 1960, le malaise et le vide politiques liés à la maladie de Tsiranana, ainsi que la rivalité des deux prétendants à sa succession (André Resampa, alors ministre de l'Intérieur, et Jacques Rabemananjara, ministre des Affaires étrangères), provoquent une crise. Celle-ci était latente face à une économie affaiblie, à un néocolonialisme trop présent, à un durcissement de l'appareil étatique et sa mise en question par la nouvelle génération. Plusieurs forces politiques d'opposition entrent alors en scène, notamment le Monima de Monja Jaona, fondé en 1958, comprenant une base de paysans, de migrants urbains pauvres et une minorité d'intellectuels de Tananarive faisant référence à différents modèles marxistes. Proche de l'A.K.F.M. et solidement implanté dans les milieux ruraux, surtout dans le Sud, le Monima représente une force d'opposition sérieuse pour le P.S.D. En avril 1971, sous son impulsion, les paysans se soulèvent et la répression est sanglante. Le 30 janvier 1972, Tsiranana est réélu à la présidence avec 99 % des voix, mais le 13 mai éclate à Tananarive une émeute populaire issue d'un mouvement étudiant qui a été relayé par une grève générale. Elle est durement réprimée par la garde présidentielle et les forces républicaines de sécurité. Les forces armées refusent d'intervenir au nom du président et le contraignent à solliciter Gabriel Ramanantsoa, le chef d'état-major, qui constitue un gouvernement d'union nationale, composé de militaires et de techniciens. Le 11 octobre 1972, Tsiranana démissionne.
Le ministre des Affaires étrangères Didier Ratsiraka est à l'origine de la rupture avec la France entre 1972 et 1974 lorsqu'il négocie la fermeture des bases militaires et navales à Madagascar et le retrait de la zone franc. Les coopérants qui occupaient les principaux postes administratifs[...]
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Écrit par
- Marie Pierre BALLARIN : docteure en histoire, chargée de recherche à l'Institut de recherches pour le développement
- Chantal BLANC-PAMARD : géographe, directrice de recherche au C.N.R.S.
- Hubert DESCHAMPS : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris
- Bakoly DOMENICHINI-RAMIARAMANANA : docteur d'État ès lettres et sciences humaines, maître de recherche au C.N.R.S.
- Paul LE BOURDIEC : docteur ès lettres, professeur de géographie tropicale à l'université de Nice
- David RASAMUEL : docteur de troisième cycle
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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