ABAKANOWICZ MAGDALENA (1930-2017)
Du tissage à la sculpture
En 1966, les Abakans, formes monumentales tissées dans une technique personnelle, marquent son évolution vers la tridimensionnalité. D'abord ronds ou ovales, de couleurs chaudes, les Abakans deviennent des cylindres sombres, nids ou refuges, remparts, selon l'artiste, contre l'hostilité et l'incompréhension. Son dernier tissage – l'environnement de Bois-le-Duc (1970-1971) – se compose d'immenses éléments rectangulaires ou ovales entre lesquels on se glisse comme dans une forêt de troncs bruns ou noirs.
Au début des années 1970, son intérêt se concentre sur les cordages, les effets d'entrelacements ou de linéarité (Roue et corde, 1973). À partir de 1973, elle aborde la sculpture avec des matériaux bruts, toile de sac, jute, sisal, ficelle, structures molles collées par des résines ou rigidifiées par des armatures métalliques. Ce changement de technique ouvre le cycle des Altérations (1973-1982), méditation sur la dualité du corps et de l'esprit. Les Têtes (1973-1975), Figures assises (1976-1977), Dos (1976-1982), Embryologie (1978-1981) sont des figures combinatoires et métaphoriques évoquant l'incapacité de l'homme à maîtriser son destin. Abakanowicz tient toujours à effectuer elle-même l'installation de ses œuvres (biennale de Venise, 1980, musée d'Art moderne de la Ville de Paris, 1982), alliant le sens du spectaculaire et l'émotion, voire la répulsion. Tout comme elle rédige souvent elle-même les textes-préfaces des catalogues qui accompagnent ses expositions.
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Écrit par
- Michèle HENG : maître de conférences en histoire de l'art contemporain à l'université de Toulouse-II
Classification
Média