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MAGDALENA, fleuve

Long de 1 500 kilomètres environ, le Magdalena est le plus grand fleuve de Colombie (bassin de 266 000 km2). Il naît sous le 2e degré de latitude nord, à moins de 3 000 mètres d'altitude, dans le lac de Santiago, à proximité du nœud de Pasto, là où se séparent les trois cordillères colombiennes (orientale, centrale et occidentale), et se jette dans la mer des Caraïbes sous le 11e degré de latitude nord.

Trois grands secteurs caractérisent son cours. Le fleuve coule d'abord dans un profond fossé subsident méridien, entre les cordillères orientale et centrale. La vallée est large de quelques dizaines de kilomètres. À 260 kilomètres de la source, Neiva est à moins de 500 mètres d'altitude, mais à l'ouest le Nevado du Huila se dresse à 5 750 mètres. À 800 kilomètres de sa source, le Magdalena est à 200 mètres d'altitude. La vallée se présente souvent comme une succession de bassins allongés, en position d'abri. Il s'agit de secteurs chauds (plus de 25 0C de température moyenne avec des périodes de surchauffe où la température dépasse 40 0C) et secs (entre 500 et 700 mm de pluie par an). La végétation du fond de la vallée est une steppe arbustive qui sert de pâture à un élevage très extensif. Cependant, l'irrigation est possible grâce à l'eau des torrents descendus des cordillères voisines bien arrosées : d'où des périmètres d'agriculture intensive consacrés au coton, au riz, parfois au cacao en aval de Neiva, aux fourrages pour le bétail. Ces périmètres s'accompagnent de densités humaines assez fortes et d'une chaîne de bourgs et de petites villes, dont Neiva est la plus importante.

Plus au nord, à partir de la Dorada, la vallée s'élargit, les montagnes bordières s'abaissent puis disparaissent. Les paysages sont alors très différents. Le fleuve décrit des méandres dans une vaste plaine alluviale, tapissée de terrasses et parsemée de lacs ; dans ce milieu chaud et humide (localement plus de 6 000 mm de pluie par an) pousse une forêt dense ombrophile. Ce serait un secteur très faiblement peuplé si les sédiments tertiaires sous-jacents ne recélaient des gisements pétroliers qui sont exploités près de Barrancabermeja. En se rapprochant de la mer des Caraïbes, le Madgalena traverse une région de plaines et de basses collines plus sèche (moins de 1 000 mm de précipitation par an) et plus chaude. La forêt fait place à une steppe arbustive. C'est un secteur d'élevage extensif pratiqué sur de grandes exploitations. Le fleuve est alors large de un à deux kilomètres. À proximité de l'embouchure s'étend, sur la rive gauche, la ville-port de Barranquilla, accessible aux navires de haute mer.

Le Magdalena a joué un rôle important dans l'histoire des transports colombiens. Lors de sa découverte en 1501, Rodrigo de Bastidas note un grand mouvement de barques (champanes) et de radeaux (balsas). À l'époque coloniale et au début de la période républicaine, le Madgalena, navigable par des bateaux à faible tirant d'eau sur 900 kilomètres jusqu'au rapide de Honda, est une grande artère de communication. Il est remonté par des bateaux à vapeur en 1874. Cependant, depuis la construction du chemin de fer de l'Atlantique, qui relie le port de Santa Marta à Bogotá en passant par Barrancabermeja, la navigation a décliné sur le fleuve. Un oléoduc double le Magdalena, des gisements de pétrole à la mer des Caraïbes. Par ailleurs, l'irrégularité du débit, avec de hautes eaux de juillet à octobre et un étiage prononcé en février, est un obstacle à la navigation. Il semble que l'on observe une diminution du débit global du Magdalena, qui reste un obstacle difficile à franchir pour les communications d'ouest en est.

— Olivier DOLLFUS

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  • ANDES CORDILLÈRE DES

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