MAHĀBALIPURAM
Temples excavés et temple maçonné
Le rocher de la partie méridionale du site de Mahābalipuram fut « découpé » de manière à isoler les uns des autres, sur un socle commun, un certain nombre de blocs. Ces blocs furent ensuite transformés en sanctuaires par le ciseau du sculpteur ( ratha, littéralement « chars », baptisés tardivement des noms de héros du Mahābhārata). Répliques des temples qu'on érigeait à l'époque en bois et en brique, ces ratha nous révèlent trois types de structures alors en vogue : d'abord la cella cubique, ici toute simple, surmontée d'un toit à quatre pentes comme beaucoup d'édifices primitifs (Draupadī-ratha), plus évoluée néanmoins et annonçant les développements ultérieurs du sanctuaire dravidien avec sa toiture pyramidale, à gradins hérissés de pavillons miniatures en ronde bosse, et couronnée d'un ornement octogonal (Arjuna- et Dharmarājaratha) ; ensuite la structure sur plan rectangulaire pourvue d'une véranda à colonnes, issue du même type que les maṇḍapa excavés, et dotée d'une voûte en berceau (Bhīma-ratha) ; enfin, la salle sur plan absidal à chevet arrondi (Nakula-Sahadeva-ratha). Près de ces ratha, ainsi qu'en d'autres points du site, des rochers isolés furent taillés en forme d'animaux. De plus, il existe non loin de la Descente du Gange un ratha exécuté dans un bloc erratique.
Sur la grève, le temple du Rivage dresse une élégante silhouette. D'autres temples se trouvaient là, dit-on, qui furent engloutis par les flots. On n'a plus affaire ici à un édifice excavé, mais à un complexe construit au viiie siècle, époque à laquelle les progrès de la technique d'extraction du granite favorisèrent l'essor de l'art de bâtir dans le sud du Dekkan.
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Écrit par
- Rita RÉGNIER : chargée de recherche au CNRS, chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
Classification
Médias
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