MAHĀRĀSHTRA
Deuxième État de la république de l'Inde par sa population (96,9 millions d'habitants selon le recensement de 2001), troisième par sa superficie (cet État s'étend sur 307 000 km2) et enfin par la présence de Bombay, ou Mumbai (17 millions d'habitants dans l'agglomération), première ville de l'Inde. Le Mahārāshtra est l’un des États les plus urbanisés du pays (42 p. 100 en 2001 contre 27 p. 100 pour l’ensemble de l’Inde).
L'État de Mahārāshtra doit son unité avant tout à la prédominance de castes parlant le mahrātte, parmi lesquelles la plus importante — celle des Mahrāttes justement —, appartenant à la « varna » des kshatriya, a joué un rôle politique de premier plan dans l'histoire de l'Inde, en particulier à l'époque contemporaine : il s'en est peut-être fallu du hasard d'une bataille que les Mahrāttes ne réussissent à leur profit une unification de l'Inde qui aurait changé le cours de son histoire. C'est d'ailleurs le facteur linguistique qui a présidé, en 1960, à la scission de l'État de Bombay en deux États, le Mahārāshtra et le Gujarat.
Mais il existe d'autres facteurs d'unité : du point de vue physique, le Mahārāshtra correspond pour l'essentiel à l'immense chape de laves qui s'est étendue sur le nord-ouest de la péninsule au Crétacé ; elle porte des plateaux couverts en partie de sols noirs, ou regur, qui ont des qualités agricoles certaines. Ils sont notamment bien adaptés à la culture du coton, si bien qu'on les qualifie parfois de « sols noirs à coton ». Du point de vue économique, l'influence dominante de Bombay joue un rôle unificateur de première importance.
Cet espace de grande dimension est évidemment très varié. D'ouest en est, on rencontre une mince bande côtière, le long de la mer d'Oman, puis une énorme marche d'escalier, celle des Ghātes occidentales, puis les grands plateaux qui forment l'essentiel de la région.
Les parties occidentales sont très arrosées. La saison des pluies n'y dure guère plus de quatre mois, mais les quantités de précipitations sont importantes : toujours plus de 1 200 millimètres et beaucoup plus encore dans les stations des Ghātes. Mais les conditions offertes à l'agriculture sont assez médiocres, car les terres sont pauvres. En particulier, il n'y a pas de véritable plaine littorale, mais plutôt de basses surfaces rocheuses où le sol est mince. Si bien que la riziculture est assez peu prospère, et discontinue. La proximité de Bombay a permis le développement de quelques régions agricoles plus actives travaillant pour le marché de la grande ville, mais elles ne sont pas très nombreuses, sans doute à cause des difficultés de circulation le long de la côte. Cette région bordière n'est donc devenue le cœur de l'État que grâce à la présence de Bombay.
Le plateau mahrātte offre plus d'intérêt. Il convient d'abord de mettre à part ses secteurs les plus orientaux qui présentent des caractères assez particuliers. En effet, la civilisation mahrātte a atteint dans l'Est une région qui, géographiquement, appartient au domaine humide à sous-sol gneissique du nord-est de la péninsule : c'est le Vidharba, autour de Nagpur, pays de collines arrondies plus que de plateaux, où le riz tient une place notable dans le système de culture, et qui de surcroît subit moins nettement l'influence de Bombay.
Reste l'immense plateau de laves du Mahārāshtra central. Il a un relief très caractéristique, avec de longues bandes de plateaux s'étendant d'ouest en est entre les fleuves coulant vers le golfe du Bengale et bordés par d'énormes escarpements en marches d'escalier. Les terres noires sont présentes à peu près partout, mais sont particulièrement épaisses dans les vallées. Les régions les plus prospères[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- François DURAND-DASTÈS : professeur à l'université de Paris-VII-Denis-Diderot
Classification
Média
Autres références
-
AJAṆṬĀ
- Écrit par Rita RÉGNIER
- 2 260 mots
- 1 média
Au centre de la chaîne des monts Indhyadri ou Ajaṇṭā (État du Maharashtra, district d'Aurangabad), le monastère d'Ajaṇṭā se compose d'une trentaine de cavernes creusées dans la roche volcanique d'un cirque au fond duquel coule un torrent. Comme tant d'autres, ces monuments rupestres, aménagés...
-
AURAṄGĀBĀD
- Écrit par Rita RÉGNIER
- 178 mots
- 1 média
Ville du Mahārāṣṭra (Inde), fondée au xvie siècle. L'empereur moghol Aurangzeb (1658-1707) la dota de nombreux édifices, parmi lesquels on citera le mausolée de son épouse favorite. Au flanc de l'épaulement rocheux qui surplombe la plaine d'Auraṅgābād, des bouddhistes creusèrent des grottes...
-
BOMBAY ou MUMBAI
- Écrit par François DURAND-DASTÈS
- 2 485 mots
- 2 médias
...lentement, mais comptait tout de même déjà plus de 700 000 habitants en 2001. Le problème de Bombay dépasse cependant le cadre de l'agglomération, et le gouvernement duMahārāshtra, dont Bombay est la capitale, cherche à obtenir une décentralisation des activités vers des villes intérieures de l'État. -
HYDERĀBĀD, Union indienne
- Écrit par François DURAND-DASTÈS
- 322 mots
- 1 média
Ville de l'Inde, la sixième par sa population (3 637 400 hab. au recensement de 2001). Située dans le centre-est de la péninsule, sur les grands plateaux gneissiques du Deccan, elle est la capitale de l'État d'Āndhra Pradesh. Fondée en 1589 par l'un des souverains de Golconde, puissant royaume musulman...
- Afficher les 8 références