MAHINDA (282-202 av. J.-C.)
Fils d'Aśoka et de Vedisā Mahādevī, Mahinda (Mahendra en sanskrit) entra en religion en ~ 262, le même jour que sa sœur cadette, Samghamittā. Ordonné par Moggaliputta Tissa, Mahādeva et Madhyāntika, il reçut sa formation religieuse à Pātaliputra, à l'Aśokārāma. Il assista au concile de Pātaliputra, à l'issue duquel Moggaliputta Tissa l'envoya en mission à Ceylan. Le terrain était déjà préparé par les relations qu'entretenaient le roi local Devānampiya Tissa et le grand empereur Aśoka. D'après la légende, Mahinda serait arrivé par la voie des airs et se serait posé avec quatre compagnons un soir de mai ~ 250 sur le mont Missaka (actuel Mihintalê), alors que le roi s'y livrait à une partie de chasse. Devānampiya Tissa l'accueillit à bras ouverts et répondit aux questions que Mahinda lui posa pour juger de ses capacités. Puis le missionnaire fit son premier sermon, après lequel le roi et sa suite se déclarèrent prêts à embrasser la religion bouddhique.
Durant sept jours, Mahinda prêche dans la capitale, devant des publics de plus en plus étendus. Les moines reçoivent du roi le parc du Mahāmeghavana, dans lequel ils s'établissent et qui deviendra le Mahāvihāra. Ils se voient attribuer également une paroisse (sīmā), lieu de célébration de l'uposatha, cérémonie de jeûne et de confession. Au bout de vingt-sept jours, la conversion de l'île est complète et les moines, alors au nombre de soixante-deux, se retirent sur le mont Missaka pour y passer la retraite d'été (varsha). Le neveu du roi, Arittha, en fait partie. Par la suite, la sœur de Mahinda, Samghamittā rejoint Ceylan. Elle amène avec elle des boutures de l'arbre de la Bodhi qui sont mises en terre à Anurādhapura et dans plusieurs autres endroits de l'île. Le roi fait construire de nombreux sanctuaires pour abriter les reliques apportées par Samghamittā, tels la clavicule droite du Bouddha et son bol à aumônes, qui est devenu l'objet sacré par excellence des Cinghalais. Samghamittā et les moniales qui l'accompagnent confèrent l'ordination à Anulā, la belle-sœur du roi, et à plusieurs de ses compagnes, jetant ainsi les bases d'un ordre monastique féminin à Ceylan.
Mahinda reste durant quarante-huit ans à la tête des religieux de l'île. Il meurt sous le règne d'Uttiya, le successeur de Devānampiya Tissa. Sa sœur disparaît, à son tour, l'année suivante. Tous deux ont eu des funérailles nationales et leurs restes ont été répartis dans de nombreux monuments.
L'esprit de la mission de Mahinda à Ceylan s'exprime tout entier dans la réponse qu'il fit au roi lorsque celui-ci lui demanda à quel moment il considérerait la religion comme étant bien implantée dans l'île : « Elle sera solidement établie, répliqua-t-il, lorsqu'un fils né à Ceylan de parents cinghalais deviendra moine à Ceylan, étudiera le vinaya à Ceylan et le récitera à Ceylan. » Mahinda apportait à Ceylan les textes sacrés (pâli) et nombre de commentaires (atthakathā) qui devaient être à l'origine de la grande littérature pâli locale.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Christian COPPIETERS : remisier près la Bourse de commerce de Paris
Classification
Autres références
-
BOUDDHISME (Les grandes traditions) - Bouddhisme indien
- Écrit par Jean FILLIOZAT et Pierre-Sylvain FILLIOZAT
- 10 641 mots
- 1 média
...de l'Inde autour de Kauśāmbī et Ujjayinī. Il était le principal dépositaire de ce qui avait déjà été constitué du Canon. C'est de là que serait parti Mahinda, fils de l'empereur Aśoka, pour aller porter le bouddhisme à Ceylan, qu'il aurait gagné en 242 avant J.-C. Il y aurait converti le roi Devānāmpiya...