MAHZOR
Mot hébreu qui signifie « cercle » et qui désigne les livres liturgiques contenant les prières et les pièces liturgiques des fêtes fixes et mobiles de l'année. Il se distingue du Siddur, qui contient exclusivement les prières quotidiennes.
Peu après l'établissement des livres liturgiques fixes, l'usage a été adopté de pourvoir les synagogues d'un Mahzor, manuscrit luxueusement enluminé destiné à l'usage public. Cet usage, apparu d'abord dans les communautés askhenazes (en Allemagne du Sud, dans les régions rhénanes et dans la France du nord de la Loire) s'étendit ensuite à l'Italie du Nord. Les livres liturgiques ashkénazes sont souvent de très grand format et la riche présentation de leurs poésies liturgiques offre de larges possibilités pour la décoration des titres et des premiers mots, et pour l'insertion de sujets variés dans les marges. L'une des caractéristiques des enluminures entre la fin du xiiie siècle et le début du xive consiste dans la représentation des êtres humains avec des têtes d'oiseaux ou d'animaux, dans le souci d'éviter des représentations naturelles de l'homme.
La plupart des manuscrits d'Allemagne portent des illustrations des signes du zodiaque accompagnant une poésie liturgique pascale. Parmi les autres thèmes les plus fréquents figurent Moïse recevant les tables de la Loi (fêtes des Semaines), le sacrifice d'Isaac (Nouvel An) et les portes de la Miséricorde (jour de l'Expiation). Les mahzorim italiens, qui sont du xve siècle pour la plupart, sont en général des livres liturgiques à usage personnel et de plus petites dimensions ; leur décoration se restreint aux ornements et à quelques illustrations accompagnant le rituel de la Pâque, la Ḥaggada. Dans quelques manuscrits luxueux, des textes annexes de catégories variées sont illustrés d'un nombre souvent considérable d'enluminures à sujets scientifiques aussi bien que religieux. Parmi les plus beaux manuscrits ashkénazes, il faut mentionner le Mahzor de Worms (1272), le Mahzor de Leipzig (env. 1300) ; parmi les manuscrits italiens, le plus riche en illustrations est le Mahzor Rothschild (Ferrare, 1470 env., musée d'Israël, Jérusalem).
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Écrit par
- Gabrielle SED-RAJNA : directeur de recherche honoraire au C.N.R.S.
Classification
Autres références
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JUDAÏSME - L'art juif
- Écrit par Gabrielle SED-RAJNA
- 6 862 mots
- 6 médias
...foisonnement d'êtres hybrides, de monstres ou de figures légendaires, tracés en traits fermes, rehaussés de couleurs franches, anime les livres liturgiques ( mahzor) de grand format, exécutés pour l'usage synagogal. Au début du xive siècle, deux techniques d'ornementation non figurative étaient répandues...