Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PLISSETSKAÏA MAÏA (1925-2015)

Maïa Plissetskaïa, une des plus grandes danseuses russes de son temps, a marqué son époque et le théâtre Bolchoï de Moscou où elle se produisit pendant près de cinq décennies (de 1943 à 1990). Brillante, sensuelle, tragédienne dans l’âme, elle a interprété les plus grands rôles du répertoire classique et promu en Union soviétique des chorégraphies plus modernes.

Une enfance à l’ombre des soviets

Maïa Plissetskaïa est née le 20 novembre 1925 à Moscou dans une famille de l’intelligentsia juive. Son père, Mikhaïl Plissetski, originaire de Biélorussie, est membre du parti, consul et ingénieur. Sa mère, Rakhil Messerer, née à Vilna (aujourd’hui Vilnius, Lituanie), est actrice de cinéma muet. La famille Messerer est déjà célèbre au Bolchoï : Assaf, l’oncle de Maïa Plissetskaïa, est un danseur et surtout un pédagogue reconnu ; sa tante Sulamith est danseuse étoile.

Maïa Plissetskaïa entre à l’école du Bolchoï en 1934, mais son destin bascule le 30 avril 1937. Son père est arrêté lors des grandes purges staliniennes sous l’inculpation « d’ennemi du peuple », puis exécuté l’année suivante. Sa mère est déportée dans un goulag au Kazakhstan avec son plus jeune fils, Azari, alors âgé de sept mois (il deviendra, à partir de 1992, maître de ballet au Béjart Ballet de Lausanne).

Recueillie par Assaf et Sulamith Messerer, Maïa Plissetskaïa en gardera une aversion pour le régime soviétique qui ne lui épargnera aucune brimade, le « casier » de ses parents la suivant tout au long de sa carrière. Un de ses pires souvenirs reste d’avoir été obligée de danser pour l’anniversaire de Staline en 1949. Son talent tout de suite remarqué n’empêchera pas qu’elle soit longtemps interdite de tournée à l’étranger.

Maïa Plissetskaïa  - crédits : Stringer/ AFP

Maïa Plissetskaïa 

Dès son entrée au ballet du Bolchoï, en 1943, Maïa Plissetskaïa devient directement soliste, sans jamais avoir fait partie du corps de ballet. Elle va accumuler les grands rôles du répertoire comme Raymonda(1946) et Odette/Odile du Lac des cygnes qu’elle interprète pour la première fois en 1947 (jusqu’en 1977). C’est finalement Nikita Khrouchtchev qui l’autorise, en 1959, à se rendre à l’étranger (sous haute surveillance), où elle triomphe notamment dans Le Lac des cygnes.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : écrivaine, journaliste dans le domaine de la danse

Classification

Média

Maïa Plissetskaïa  - crédits : Stringer/ AFP

Maïa Plissetskaïa 

Autres références

  • SEMENOVA MARINA (1908-2010)

    • Écrit par
    • 1 161 mots

    Méconnue en Occident mais célèbre et vénérée en Russie, la ballerine Marina Timofeïevna Semenova a incarné près d'un siècle de danse russe. Elle aura joué un rôle fondamental dans la survie d'un art ébranlé par la révolution russe, dans son éclat au cours des années staliniennes comme...