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MAIN

Chirurgie de la main

Depuis plus d'un demi-siècle, la chirurgie de la main est apparue comme une entité distincte de la chirurgie générale. Aux États-Unis, Koch, Mason, Allen, puis Bunnell, en Europe, Marc Iselin puis J. Gosset et R. Tubiana ont peu à peu « promu » son autonomie.

Celle-ci trouve sa justification dans trois considérations essentielles :

– L'organe à réparer a une fonction très délicate.

– Les techniques microchirurgicales ont une importance majeure.

– Le malade ou le blessé à opérer a besoin d'une assistance psychologique.

L'organe blessé

C'est un truisme de rappeler qu'anatomiquement la main est la plus fantastique concentration d'éléments nobles et indispensables, dans un volume réduit, où toute blessure risque d'entraîner des dégâts considérables.

En matière de traumatismes, même graves, des organes périphériques, le pronostic vital est rarement en jeu, mais l'élément fonctionnel est primordial.

Le problème de base dans la réparation d'une main est d'assurer sa mobilité, en même temps que sa stabilité, sa couverture et sa sensibilité : l'élaboration de la tactique chirurgicale doit tenir compte de ces éléments, en même temps que de l'inéluctabilité de la fibrose post-opératoire. Pour éviter, ou tout au moins limiter celle-ci, il faut opérer le moins possible, donc le plus complètement possible à chaque fois, en mobilisant au plus rapidement des éléments entièrement réparés.

Cette conception de la chirurgie la plus globale et la moins répétitive est une des bases de la spécialité.

Le rétablissement d'une fonction aussi normale que possible des éléments atteints aura donc nécessité des interventions reconstructives complexes dont le résultat peut être annulé par une évolution infectieuse.

La lutte contre l'infection n'est pas affaire d'antibiotiques mais d'opérations sur une peau bien décontaminée, d'excision complète des tissus contus voués à la nécrose, et de couverture par peau saine convenablement placée sur les réparations sous-jacentes.

Il n'y a aucun inconvénient à différer l'intervention réparatrice du temps nécessaire à obtenir une peau parfaitement propre et décontaminée, et une séparation nette des zones qui vont se nécroser, guidant ainsi l'excision avec sûreté.

C'est pourquoi le délai entre l'accident et le moment de l'intervention peut varier de quelques heures à plusieurs jours, à partir du principe que plus une plaie est contuse et souillée, plus le délai sera long. Il faut compter de trois à cinq jours d'attente dans les conditions défavorables, mais certaines plaies, nettes, propres, ne contenant pas de corps étrangers, peuvent être opérées immédiatement.

Dans le cas des plaies hémorragiques ou avec corps étrangers inclus, une hémostase et un nettoyage d'urgence s'imposent, même si l'on ne ferme pas la peau.

De même, les luxations et les fractures instables menaçant la vitalité locale doivent être réduites et contenues d'urgence sans fermeture cutanée initiale.

Lorsque toutes les conditions favorables auront été réunies, l'intervention chirurgicale réparatrice doit alors avoir lieu le plus rapidement possible.

Ceci amène à la concentration des cas sévères dans des services spécialisés, car le blessé n'a guère à craindre des délais (ce que l'exemple de la chirurgie de guerre démontre) et tout à gagner de bénéficier des moyens adéquats en personnel et en matériel.

Moyens en personnel grâce à la possibilité de formation de vrais spécialistes au contact de nombreux cas. Moyens en matériel, car celui-ci devient de plus en plus onéreux et demande, pour être rentabilisé, une pleine utilisation.

Les techniques microchirurgicales

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Écrit par

  • : professeur à la faculté de médecine de Paris
  • : chirurgien de l'hôpital de Nanterre, directeur de l'unité de chirurgie de la main et d'Urgences-Mains Paris-Ouest
  • : docteur en psychologie, psychanalyste, chargée de cours à l'université de Paris-VII, attachée de psychopathologie à l'hôpital de Nanterre.

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Médias

Os - crédits : Encyclopædia Universalis France

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