MAÏS
Une production mondiale du maïs en forte progression
La production mondiale de maïs a fortement progressé, passant de 150 millions de tonnes en 1950 à près de 840 millions de tonnes en moyenne depuis le début des années 2010. Les principaux producteurs sont les États-Unis, la Chine, puis, pratiquement à égalité, le Brésil et l'Union européenne. La France réalise à elle seule environ 25 p. 100 de la production de l'Union européenne.
Quant au marché mondial, il se trouve véritablement dominé par les États-Unis qui sont à l'origine de 49 p. 100 des exportations mondiales, le deuxième exportateur – l'Argentine – n'en réalisant que 16 p. 100.
Les principaux importateurs sont les pays qui ont développé au cours des dernières décennies des élevages industriels de porcs et de volailles. Parmi eux figurent le Japon, le Mexique et la Corée du Sud. Au Mexique, la consommation directe de maïs par les populations les plus pauvres (donc par des populations très sensibles aux fluctuations brutales et très marquées du cours de cette céréale), demeure toutefois importante. L'Union européenne reste encore légèrement déficitaire en maïs alors que la moitié de la production française de cette céréale se trouve exportée vers d'autres pays de l'Union. La Chine, qui était jusqu’en 2010 à peu près autosuffisante en maïs, après avoir été à certaines époques exportatrice, importe désormais de quantités notables (5 millions de tonnes en 2012) : le maïs chinois est principalement produit dans les régions septentrionales du pays alors qu’il est largement consommé dans les régions méridionales.
Le cours mondial du maïs est devenu, comme celui des autres grains, particulièrement instable. Il est passé de 80 dollars la tonne au début des années 2000 à 160 dollars la tonne en 2007, pour atteindre un pic à 240 dollars en mai 2008. Après s’être replié en 2009 et au début de 2010, il a enregistré une nouvelle pointe à plus de 320 dollars la tonne en 2011. Une nouvelle hausse s’est manifestée pendant l’été de 2012 en relation avec la vague de sécheresse qui a alors affecté le Corn Belt. Ces hausses brutales et la forte volatilité des cours du maïs (devenue trois fois plus marquée par rapport à ce qu’elle était dans les années 1990) posent désormais de sérieux problèmes aux industriels et aux éleveurs qui utilisent largement le maïs comme matière première et encore davantage aux populations, le plus souvent très pauvres, qui consomment directement des quantités importantes de cette céréale.
La nécessité pour les agriculteurs d'avoir à racheter chaque année de nouvelles semences lorsqu'ils utilisent des maïs hybrides ou/et des maïs génétiquement modifiés confère au marché des semences de maïs un rôle stratégique. La dépendance des agriculteurs vis-à-vis des grandes firmes semencières mondiales, déjà importante avec les maïs hybrides, s’est encore accentuée avec les variétés O.G.M. Or plus de 60 p. 100 des superficies consacrées à la multiplication des semences de maïs dans le monde se trouvent aux États-Unis. La recherche européenne portant sur les O.G.M. a été d’ailleurs de plus en plus délocalisée vers le continent américain au cours des dernières années devant les réticences des citoyens-consommateurs et les hésitations des autorités politiques à leur égard.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Paul CHARVET : professeur émérite à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, membre de l'Académie d'agriculture de France
Classification
Médias
Autres références
-
AGRICOLE RÉVOLUTION
- Écrit par Abel POITRINEAU et Gabriel WACKERMANN
- 8 076 mots
Le maïs ou « blé d'Inde » est également à l'origine d'agencements nouveaux dans les rapports de l'élevage et de l'agriculture. Céréale américaine à gros rendement, il se fait une place avant même la fin du xviiie siècle dans les finages méridionaux d'Europe et dans... -
AGROMÉTÉOROLOGIE
- Écrit par Emmanuel CHOISNEL et Emmanuel CLOPPET
- 6 627 mots
- 7 médias
...La sensibilité d'une culture donnée à la sécheresse évolue au cours de l'accomplissement de son cycle de végétation. On définit, par exemple pour le maïs-grain, une « période critique » correspondant à la phase de reproduction, pendant laquelle tout déficit hydrique peut entraîner des phénomènes irréversibles... -
ALIMENTATION (Comportement et pratiques alimentaires) - Anthropologie de l'alimentation
- Écrit par Dominique FOURNIER
- 6 095 mots
- 3 médias
D'unecertaine façon, la démarche anthropologique permet également de mieux comprendre les vicissitudes de l'histoire du maïs, en Amérique comme en Europe. De quelle démarche intellectuelle procède le système technique exploitant au mieux l'écosystème à la base de la trilogie fondamentale de l'alimentation... -
ALSACE
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Françoise LÉVY-COBLENTZ et Raymond WOESSNER
- 6 482 mots
- 2 médias
...problème aux viticulteurs, installés sur 15 600 hectares (2020) : les exportations n'ont plus retrouvé leur record historique de 348 000 hectolitres en 1990. Le maïs-grain, quant à lui, est passé depuis 1970 de 20 à 50 % de la surface agricole utile (SAU). Il a conquis les rieds puis les terres de lœss,... - Afficher les 32 références