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MAISON DE FRANCE

La famille des rois de France est composée des descendants d'Hugues Capet par filiation mâle et mariages catholiques. Cet ensemble de dynastes, dont les titulatures ont considérablement varié à travers les siècles, s'est nommé « famille » ou « lignage du roi », puis « maison de France ».

Ce terme de maison pour désigner une famille apparaît au xiie siècle dans les traductions de la Vulgate qui évoque domus Saul, domus David (le terme de house pour une famille apparaît de même dans la traduction anglaise de la Bible). « Maison » convenait fort bien pour qualifier le lignage du « Nouveau David » qu'était le roi très chrétien de France, fils aîné de l'Église, oint sur la tête et réputé guérisseur des écrouelles. C'est au xiiie siècle que le roi des Francs prit officiellement le titre de roi de France et que les grands officiers du roi devinrent progressivement de France : le maréchal du roi s'appellera donc le maréchal de France. C'est ainsi que naquit le terme de « maison de France », dans les années 1270, tant en France qu'à l'étranger, et en particulier dans les relations entre les cours de Rome et de France, le terme étant consacré par Boniface VIII en sa bulle de canonisation de Saint Louis : GaudeatdomusinclytaFranciae, réjouis-toi illustre maison de France (11 août 1297). Les qualifications de « très chrétienne », « sainte », « noble » ont été appliquées à cette maison, mais on préféra « auguste » pour ses résonances sacrées et impériales. Nombreux sont les témoignages des écrivains et souverains étrangers qui reconnurent, dès le xiiie siècle, que c'était la première famille du monde et que le roi de France était le premier d'entre les rois (l'Anglais Matthieu Paris, vers 1250).

La maison de France peut être considérée en effet comme la plus ancienne de l'Occident chrétien (la plupart des grandes dynasties médiévales n'existent plus). On admet qu'elle commença avec Robert le Fort (mort en 866), abbé laïque de Saint-Martin de Marmoutier, qui apparaît comme tel en 852 ; comte d'Angers et de Tours, proche parent de Charles II le Chauve, il fut père des rois Eudes (défenseur de Paris contre les Normands, 885-886) et Robert Ier.L'éruditionmoderne sait qu'il descend de comtes Robert d'Oberrheingau et Wormsgau, liés au monastère Saint-Nazaire de Lorsch dès 764 (Karl Glöckner, Léon Levillain, Hervé Pinoteau, Karl Ferdinand Werner), issus d'une famille d'évêques (dont saint Rupert de Salzbourg, mort vers 718) et de référendaires au service des rois mérovingiens (viie siècle). Le roi Robert Ier (mort en 923), qui épousa une Carolingienne de la branche des comtes de Vermandois, fut, avec son fils Hugues, maître d'un ensemble de comtés, ce qui permit à ce dernier de prendre le titre officiel de duc des Francs et d'être reconnu par le roi carolingien comme le deuxième personnage du royaume. Le duc Hugues le Grand (mort en 956) épousa une sœur de l'empereur Otton Ier ; leur fils, un autre duc, Hugues Ier (mort en 996) fut élu et sacré roi en 987, à la mort du Carolingien Louis V. Bien après leur mort, on attribua le surnom de Capet (du fait de leur qualité d'abbé laïque de Saint-Martin de Tours, portant chape, ou encore comme gardiens de la chape de saint Martin ?) au duc Hugues le Grand puis au roi Hugues Capet et enfin au roi associé Hugues (mort en 1025), fils de Robert II le Pieux, ce qui entraîna des confusions telles que l'Anglais Raoul de Dicet (mort en 1202-1203) en ses Ymagineshistoriarumparla le premier de lasuccessioCapeticiorumet affirma suntCappaticii, « ce sont les Capétiens », terme jamais employé officiellement par les rois, – pas plus du reste que « maison capétienne », « Capétiens directs », « Valois », « Bourbons », par lesquels on désigne[...]

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Écrit par

  • : vice-président de l'Académie internationale d'héraldique

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