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MAKI FUMIHIKO (1928-2024)

Maki Fumihiko fut l'un des plus célèbres et des plus talentueux architectes japonais du xxie siècle. Il est né à Tōkyō le 6 septembre 1928.. Diplômé de l'université de Tōkyō en 1952, il poursuit sa formation aux États-Unis, à l'université Harvard à Cambridge (Massachusetts), dont il est diplômé en 1954. Jusqu'en 1966, il travaille à New York pour l'agence Skidmore, Owings & Merril (SOM) et à Cambridge avec l'architecte catalan José Luis Sert (1902-1983). De 1956 à 1965, il poursuit parallèlement une carrière d'enseignant à l'université de Washington puis à l'université Harvard. Au début des années 1960, il participe à la création du groupe Métaboliste à Tōkyō avec des architectes tels que Kiyonori Kikutake et Kurokawa Kishō. En 1965, il rentre à Tōkyō, où il installe sa première agence d'architecture. Il est nommé professeur à l'université de Tōkyō, poste qu'il occupera jusqu'en 1988.

Les toutes premières œuvres de Maki comme le Steinberg Arts Center à Washington (1960), s'inscrivent dans le courant de l'architecture moderne, sans doute sous l'influence de l'agence SOM et de José Luis Sert. On retrouve l'apport du maître catalan dans les auditoriums des universités de Nagoya (1960) et de Chiba (1962). Maki est d'ailleurs un témoin attentif de l'un des derniers CIAM (Congrès internationaux de l'architecture moderne). Bientôt pourtant, il manifeste une certaine distance avec ce mouvement architectural en participant au mouvement Métaboliste. Mais contrairement aux autres membres de ce groupe, convaincus de la nécessité de développer des projets spectaculaires et utopistes, Maki s'oriente vers une réflexion sur le concept de « formes collectives » dont on peut voir l'une des illustrations dans le projet de l'université de Risshō (1967-1968) à Kumagaya, préfecture de Saitama. Petit à petit, il développe une démarche originale fondée sur le principe d'une architecture composée de volumes fragmentés. La première tranche du projet de logements de Hillside Terrace (1969) à Tōkyō annonce cette évolution. Dans ce projet, on découvre une autre préoccupation de Maki : la recherche de la qualité dans la définition des espaces publics extérieurs, comme dans d'autres œuvres : l'école élémentaire Katō Gakuen (en 1972, à Numazu, préfecture de Shizuoka), le musée Toyota Kuragaike (en 1974, dans la ville de Toyota, préfecture de Hyōgo) ou le musée Iwasaki (en 1979 à Ibusuki, préfecture de Kagoshima).

Maki s'intéresse aussi aux relations entre les bâtiments et leur contexte, ce qui le différencie de nombre de ses confrères. Dans un bâtiment à vocation d'équipement culturel commandé par un groupe industriel, il tente d'exprimer deux éléments qui font partie, à ses yeux, de l'histoire des formes de Tōkyō : la grille et la spirale. Ce bâtiment, appelé Spiral, sera construit à Tōkyō en 1985. Également à Tōkyō, le pavillon Tepia, réalisé en 1989 obéit à la même logique d'une production définie par l'architecte lui-même comme relevant de l'idée de « vernaculaire industriel ». Dans ces différents bâtiments, Maki confirme en effet sa prédilection pour l'utilisation du métal, tel que le projet du gymnase municipal d'Akibadai à Fujisawa (1984) le laissait déjà entendre.

Avec celles du musée d'Art moderne de Kyōto (1986), les photographies de toutes ces œuvres sont publiées dans les revues d'architecture du monde entier. Maki est consulté, au Japon comme à l'étranger, pour de grands projets dont il est l'un des rares architectes japonais à bien maîtriser l'échelle : centre d'expositions internationales de Makuhari Messe à Chiba (1989), gymnase métropolitain de Tōkyō (1990), centre d'art Yerba Buena Garden à San Francisco (1993).[...]

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Écrit par

  • : architecte DPLG, docteur de l'université de Tokyo, professeur à l'École nationale d'architecture de Paris-La Villette

Classification

Autres références

  • JAPON (Arts et culture) - Les arts

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    • 35 médias
    Fumihiko Maki (né en 1928) compte au contraire parmi les architectes du second courant. Il s'agit d'un concepteur particulièrement réfléchi, excellent théoricien de l'espace japonais, de sa profondeur poétique, l'oku. Longtemps très marqué par sa formation occidentale, il a...