Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MALACOSTRACÉS

Les malacostracés primitifs

Parmi les grands groupes de la classe des malacostracés, deux peuvent sans contredit être qualifiés de primitifs, encore que leurs représentants ne se ressemblent guère. Ce sont les phyllocarides (ou leptostracés) et les syncarides. On peut y ajouter les hoplocarides, dont les affinités sont obscures, mais qui manifestement se sont détachés à une époque très ancienne du tronc commun à tous les malacostracés.

Les phyllocarides, ou leptostracés

Les phyllocarides sont les seuls malacostracés qui possèdent une carapace formée de deux valves réunies par un muscle adducteur traversant le corps. Autres particularités : les péréiopodes sont foliacés comme chez les Branchiopodes, et l'abdomen compte un segment supplémentaire et se termine par une furca ; le nombre total des segments est ainsi de 20 au lieu de 19. Ce sont cependant de vrais malacostracés par le nombre des appendices, par la division du corps en un thorax et un abdomen distincts, par la position des orifices génitaux et par l'anatomie interne. On s'accorde aujourd'hui pour considérer qu'ils ont conservé certains traits des crustacés ancestraux et, en tout cas, qu'ils sont les plus primitifs et les plus anciens représentants de la classe.

Malacostracés primitifs - crédits : Encyclopædia Universalis France

Malacostracés primitifs

Florissant du Cambrien au Trias et représentés alors par de nombreuses formes dont certaines atteignaient 75 cm de longueur, ils ne sont plus représentés dans la faune actuelle que par une trentaine d'espèces, toutes marines, dont la plus répandue, Nebalia bipes, commune dans nos régions, ne dépasse guère 10 mm, vivant en eau peu profonde et se nourrissant de substances animales ou végétales en décomposition ; il est facile d'en capturer à l'aide de nasses appâtées avec des fragments de poissons ou de crustacés. La plus grande espèce actuelle atteint 4 cm et vit à des profondeurs supérieures à 1 000 m.

Les syncarides

Le nom de syncarides a été proposé, en 1885, pour des crustacés du Carbonifère décrits vingt ans plus tôt mais que paléontologistes et zoologistes avaient pendant longtemps hésité à situer dans la classification.

En 1892, dans les eaux limpides et glacées des montagnes de Tasmanie, à 1 500 m d'altitude, était capturé un petit crustacé de 5 cm de longueur, que l'on nomma Anaspides tasmaniae et pour lequel on créa la famille des anaspidacés, rattachée alors aux « schizopodes ». Une étude plus attentive devait bientôt montrer que cet animal sans carapace, dont la soudure du premier segment thoracique avec la tête était encore marquée par un sillon, offrait de telles ressemblances avec les syncarides fossiles qu'il convenait de le rattacher purement et simplement à ce groupe. Par la suite, d'autres anaspidacés étaient découverts et décrits, essentiellement en Australie, en Nouvelle-Zélande et dans la partie méridionale de l'Amérique du Sud. Aujourd'hui, environ quatre-vingt espèces d'anaspidacés sont réparties en une dizaines de genres.

Les syncarides allaient s'avérer beaucoup plus largement répandus encore. En effet, un crustacé minuscule – 1 mm de longueur – avait été recueilli en 1882, dans un puits près de Prague. Beaucoup plus tard, quand d'autres exemplaires eurent été capturés, en Suisse ceux-là, on s'aperçut que cet animal était proche des anaspidacés dont il différait surtout par des régressions, en particulier par l'absence ou la réduction des yeux et des pléopodes. En 1915, il était pris comme type d'un nouvel ordre de syncarides, celui des bathynellacés.

Au fur et à mesure que progressaient les recherches sur la faune des eaux douces, d'autres espèces et d'autres genres de bathynellacés étaient découverts, provenant de presque toutes les parties du monde. L'essor de la spéléologie a particulièrement contribué à améliorer la connaissance du groupe,[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Médias

Malacostracés : morphologie - crédits : Encyclopædia Universalis France

Malacostracés : morphologie

Malacostracés : classification - crédits : Encyclopædia Universalis France

Malacostracés : classification

Malacostracés primitifs - crédits : Encyclopædia Universalis France

Malacostracés primitifs

Autres références

  • CLOPORTE

    • Écrit par
    • 593 mots

    Crustacé de petite taille (2 cm), au corps segmenté et aplati dorso-ventralement, qui s'est adapté à une vie uniquement terrestre.

    Embranchement : Arthropodes ; sous-embranchement : Antennates ; super-classe : Crustacés ; classe : Malacostracés ; super-ordre : Péracarides ; ordre : Isopodes...

  • CRABE ENRAGÉ ou CRABE VERT

    • Écrit par
    • 618 mots

    Crustacé décapode marin bien adapté à la vie dans la zone de balancement des marées et très commun le long des côtes de l'Atlantique nord.

    Embranchement : Arthropodes ; sous-embranchement : Antennates ; super-classe : Crustacés ; classe : Malacostracés ; sous-classe : Eumalacostracés...

  • CRABE TERRESTRE

    • Écrit par
    • 740 mots

    Si l'on excepte les « crabes » ermites (pagures) et les « crabes » des cocotiers, – qui ne sont pas à proprement parler de véritables crabes car ils appartiennent à l'infra-ordre des Anomoures –, la plupart des Décapodes terrestres sont classés dans l'infra-ordre des crabes vrais ou Brachyoures....

  • CREVETTE

    • Écrit par
    • 1 242 mots
    • 1 média

    Crustacé décapode caractérisé par un corps cylindrique, ou latéralement comprimé, comprenant un abdomen bien développé et un céphalothorax souvent porteur d'un rostre sur sa partie antérieure.

    Embranchement : Arthropodes ; sous-embranchement : Antennates ; super-classe : Crustacés...

  • Afficher les 9 références