- 1. Historique de la découverte de la borréliose de Lyme
- 2. La bactérie de la borréliose de Lyme : Borrelia
- 3. La tique vectrice du genre Ixodes
- 4. Les hôtes vertébrés : la notion de réservoir et l’homme, hôte accidentel
- 5. Clinique de la maladie de Lyme
- 6. Diagnostic bactériologique chez l’homme
- 7. Le traitement de la maladie de Lyme
- 8. La prévention contre les piqûres de tiques
- 9. Bibliographie
- 10. Site internet
LYME MALADIE DE
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Clinique de la maladie de Lyme
La borréliose de Lyme est une maladie infectieuse systémique occasionnée par B. burgdorferi sensu lato. En France, elle est reconnue comme maladie professionnelle chez les forestiers. Après une piqûre de tique infectante, l’évolution de la maladie est schématiquement divisée en deux phases, précoce et tardive.
La phase précoce localisée se traduit par l’érythème migrant (EM) ; l’inflammation apparaît au site de piqûre. Cette manifestation caractéristique permet de poser le diagnostic clinique de la maladie. Il survient trois à trente jours après la piqûre, mais n’est présent que chez 70 à 80 % des personnes infectées. Dans ce cas, la réaction inflammatoire fait au moins 5 centimètres de diamètre et est extensive, pouvant atteindre plus de 40 centimètres de diamètre après six mois d’évolution. Cet érythème est situé principalement sur les membres inférieurs, sites privilégiés des piqûres de tiques qui se trouvent sur la végétation. L’EM disparaît spontanément en quelques semaines à quelques mois.
Puis, en l’absence de traitement antibiotique ou de réponse immunitaire suffisante, la phase précoce disséminée peut suivre dans 10 % des cas environ en Europe. La bactérie, présente dans la poche d’inoculation faite par la tique dans le derme, va migrer, par voie sanguine, vers les organes cibles profonds – système nerveux central et périphérique, articulations, cœur et l’œil notamment – et(ou) encore persister dans la peau. Des manifestations plus rares – érythèmes migrants multiples, lymphocytome cutané bénin (nodule rouge ou brun pouvant atteindre quelques centimètres de diamètre) – peuvent également être observées. Les manifestations neurologiquessont les plus fréquentes en Europe. Elles surviennent habituellement plusieurs semaines après l’infection. Il s’agit le plus souvent d’une méningite lymphocytaire, de méningo-radiculite (atteinte des racines nerveuses) avec paralysie faciale chez l’enfant. Les atteintes cardiaques (troubles du rythme principalement) et oculaires (kératite, conjonctivite, uvéite) sont rares. Les manifestations rhumatologiques sont les plus fréquentes aux États-Unis. Moins présentes en Europe, il s’agit de monoarthrites ou d’oligoarthrites asymétriques, touchant préférentiellement les grosses articulations (notamment les genoux, également les épaules, les coudes et les hanches).
Enfin, les manifestations tardives de la maladie peuvent survenir des mois voire plusieurs années après le début de l’infection ; elles sont cutanées, neurologiques ou articulaires et évoluent en l’absence de traitement sur un mode « chronique ». L’acrodermatite chronique atrophiante (ACA) est une manifestation cutanée tardive, presque exclusivement rencontrée en Europe, touchant principalement l’extrémité des membres.
Certains patients, même après un traitement antibiotique correctement suivi, souffrent d’un syndrome « post-Lyme » qui se définit par des manifestations cliniques subjectives persistantes (fatigue, myalgies, arthralgies, troubles de la mémoire). Il peut s’agir d’un syndrome inflammatoire persistant en absence de toute bactérie. Il est alors important d’éliminer un autre diagnostic et de vérifier l’absence effective de Borrelia par amplification de l’ADN (PCR) et(ou) par culture. Un nouveau traitement antibiotique s’avère inutile et souvent plus dangereux, car il est susceptible de perturber l’homéostasie du microbiote humain surtout s’il s’effectue au long cours.
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Écrit par
- Nathalie BOULANGER : maître de conférences en parasitologie, université de Strasbourg, entomologiste médicale au Centre national de référence Lyme
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