- 1. Historique de la découverte de la borréliose de Lyme
- 2. La bactérie de la borréliose de Lyme : Borrelia
- 3. La tique vectrice du genre Ixodes
- 4. Les hôtes vertébrés : la notion de réservoir et l’homme, hôte accidentel
- 5. Clinique de la maladie de Lyme
- 6. Diagnostic bactériologique chez l’homme
- 7. Le traitement de la maladie de Lyme
- 8. La prévention contre les piqûres de tiques
- 9. Bibliographie
- 10. Site internet
LYME MALADIE DE
Article modifié le
Diagnostic bactériologique chez l’homme
Le diagnostic de la borréliose de Lyme est avant tout clinique et s’effectue le plus souvent à la phase précoce localisée avec l’observation de l’érythème migrant. La recherche directe des bactéries dans une biopsie cutanée est possible mais, celles-ci étant toujours en très faible nombre, une culture sur huit à douze semaines et une identification par PCR s’avèrent nécessaires. À ce stade, il n’est pas recommandé de pratiquer une sérologie puisque les anticorps ne sont pas encore synthétisés (délai d’au moins 4 à 6 semaines) dans la plupart des cas, conduisant à un mauvais diagnostic.
Ce stade passé, le diagnostic de la maladie se complexifie avec le temps écoulé. Si l’EM passe inaperçu ou s’il ne s’est pas développé, le diagnostic indirect par sérologie est pratiqué sur les phases de dissémination avec recherche d’anticorps spécifiques. Il repose sur un test ELISA qui, s’il est positif ou douteux, conduit à un test de confirmation par une méthode d’immuno-empreinte (western blot, immuno-blot ou dot blot). Les préparations antigéniques utilisées dans les différents tests ELISA sont le plus souvent des lysats bactériens complets, des antigènes purifiés (comme les protéines OspA, OspC, BmpA, DbpA, p41 ou VlsE) ou une association des deux afin d’améliorer la sensibilité et la spécificité du test. La très grande majorité des kits ELISA disponibles en France et dans le reste de l’Europe utilise un mélange d’antigènes des trois espèces pathogènes majoritaires en Europe. La diversité des souches de Borrelia impliquées dans les borrélioses de Lyme en Europe accroît la complexité de ce sérodiagnostic.
La recherche d’anticorps s’effectue dans le sang et le liquide cérébro-spinal (LCS) pour les formes nerveuses (neuroborréliose). On recherche une synthèse d’anticorps spécifiques dans le LCS (synthèse intrathécale) car la sérologie peut, au début d’une neuroborréliose aiguë, être négative dans le sérum et positive uniquement dans le LCS. Le principe de cette recherche repose donc sur la comparaison du rapport des taux d’anticorps anti-Borrelia dans le LCS et dans le sérum. Le prélèvement de LCS permettra aussi de rechercher en parallèle une augmentation du nombre de leucocytes (pléiocytose) à prédominance lymphocytaire, qui est habituelle dans les atteintes nerveuses. Pour les arthrites, la recherche d’anticorps n’a pas d’intérêt à être également réalisée dans le liquide articulaire, qui présente une forte perméabilité aux protéines, conduisant à des taux d’IgG intrasynoviales équivalents au taux d’IgG sérique.
D’une façon générale, le nombre de protéines de Borrelia reconnues par le système immunitaire augmente avec l’ancienneté de la maladie. La réponse primaire est principalement dirigée contre les protéines OspC, BBK32 et la flagelline de Borrelia.
Lors de l’utilisation des techniques de première intention, des faux positifs sont observés avec les autres spirochètes (Treponema, Leptospira et les Borrelia agents de fièvres récurrentes).
Une sérologie positive en absence de signes cliniques n’indique pas une borréliose de Lyme active, comme le prouve la présence d’anticorps anti-Borrelia chez un grand nombre de sujets exposés à des piqûres de tiques dans les régions endémiques pour cette zoonose. On parle alors de « cicatrice sérologique ». La présence d’anticorps ne protège pas non plus les patients, qui peuvent faire plusieurs borrélioses de Lyme, l’immunité n’étant pas protectrice.
La recherche directe de Borrelia dans les liquides (liquide cérébro-spinal ou synovial) et tissus biologiques (membrane synoviale ou peau) peut s’effectuer par culture ou par biologie moléculaire, mais en laboratoires spécialisés. Borrelia se cultive dans un milieu liquide spécifique, additionné de 6 % de sérum de lapin[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Nathalie BOULANGER : maître de conférences en parasitologie, université de Strasbourg, entomologiste médicale au Centre national de référence Lyme
Classification
Médias
Autres références
-
ACARIENS
- Écrit par Jean-Louis CONNAT et Gabriel GACHELIN
- 6 631 mots
- 2 médias
Chez l'homme, les deux maladies les plus connues sont la maladie de Lyme et la gale. La première, rencontrée essentiellement dans les zones tempérées, est une infection bactérienne dont les atteintes chroniques peuvent être redoutables. Elle est propagée par les tiques qui transmettent, lors d'un repas... -
BURGDORFER WILLY (1925-2014)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 434 mots
Wilhelm (Willy) Burgdorfer est un chercheur américain né à Bâle, en Suisse, le 27 juin 1925. Il est surtout connu pour avoir découvert en 1981 la bactérie responsable de la maladie de Lyme, une infection propagée par les tiques, un spirochète plus tard baptisé Borrelia burgdorferi en...
-
MALADIES INFECTIEUSES ÉMERGENTES
- Écrit par Gabriel GACHELIN
- 8 030 mots
- 7 médias
La maladie de Lyme est un autre exemple de maladie dont le caractère de nouveauté est ambigu. Elle fait partie du groupe des maladies à tiques (tularémie, diverses borrélioses dont la maladie de Lyme, etc.) provoquées par des bactéries hébergées par les tiques et transmises lorsque ces dernières s’accrochent... -
SURVEILLANCE DES INSECTES VECTEURS
- Écrit par Yannick SIMONIN
- 3 402 mots
- 5 médias
En Europe, une des principales maladies vectorielles humaines est liée aux tiques : il s’agit de la maladie de Lyme (dont l’agent responsable est la bactérie Borreliaburgdorferi). En France l’Anses, via son laboratoire de santé animale de Maisons-Alfort, étudie à la fois les tiques et les agents...