- 1. Historique des maladies à vecteurs
- 2. Caractéristiques de la transmission vectorielle d'une maladie
- 3. Le rôle du vecteur dans la transmission vectorielle
- 4. Les principales maladies à vecteurs
- 5. Stratégies de lutte contre les maladies à vecteurs
- 6. Maladies à vecteurs et changements climatiques
- 7. Bibliographie
MALADIES À VECTEURS
Stratégies de lutte contre les maladies à vecteurs
Chacune de ces maladies est soignée pour elle-même. Des traitements antibiotiques ont été mis au point pour presque toutes les maladies bactériennes à vecteurs, ainsi que des vaccins pour certaines maladies virales (encéphalite japonaise et fièvre jaune). Il n'existe que peu ou pas de traitements contre les autres maladies virales. Quant aux maladies parasitaires, à côté de la quinine classique, d'autres molécules extraites de plantes comme l'artémisinine sont efficaces contre différentes formes de paludisme. Le traitement de la maladie du sommeil repose sur des molécules efficaces mais non dépourvues d'effets secondaires. Le traitement de la maladie de Chagas est décourageant. Cependant, un espoir est apparu en 2016 dans la lutte contre les deux précédentes maladies et contre les leismanioses : une molécule appelée GNF6702 produite par les laboratoires Wellcome semble active contre elles trois. De plus, le traitement de l'onchocercose et des filarioses par l'ivermectine donne de bons résultats et a amené à la quasi-éradication de la cécité des rivières dès 2002. Cependant, cet arsenal pharmacologique contre des agents de maladies à vecteurs est souvent utilisable surtout en milieu hospitalier.
Cette courte liste cache cependant mal la faible efficacité au niveau des populations et le coût des approches purement médicales. Les mesures de prévention conservent donc toute leur importance. L'éradication n'est pas à l'ordre du jour, mais la diminution significative de la fréquence de ces maladies par interruption de la chaîne de transmission est un objectif. Les mesures mises en œuvre concernent :
– la protection physique des humains, selon des moyens adaptés à chaque vecteur (vêtements, moustiquaires, grillages aux portes et fenêtres, répulsifs...), et le traitement des personnes infectées lorsque cela est possible ;
– les interventions locales sur des populations ciblées de vecteurs (décontamination des lieux infectés et des points d'eau, utilisation de pièges spécifiques, etc.) et les interventions massives sur de grandes surfaces (aspersion d'insecticides plus ou moins adaptés à l'insecte vecteur) ;
– les actions locales ou générales modifiant l'écosystème de l'insecte considéré (débroussaillage des rives de rivière, drainage et grands travaux hydrauliques, élimination systématique des lieux de ponte, etc.).
Toutes les mesures proposées supposent la connaissance précise de la distribution géographique du vecteur, son niveau de contamination par le pathogène et une connaissance approfondie de sa biologie au sein de son écosystème. Ces mesures possèdent leurs limites et un résultat significatif n'est en général obtenu que par la combinaison de plusieurs méthodes. Encore l'adaptabilité du vecteur et du pathogène ainsi que l’attitude des populations déjouent-elles bien des stratégies
Deux exemples permettent de percevoir la complexité des problèmes posés par le contrôle des maladies à vecteurs. Dans le cas de la maladie de Chagas (ou trypanosomiase sud-américaine), le pathogène est Trypanosomacruzi, le vecteur est une punaise de genre Triatoma ou Rhodnius. Le réservoir naturel de trypanosomes est la faune sauvage, notamment le tatou et plusieurs autres espèces animales. La punaise s'infecte lors d'un repas de sang pris sur le tatou, puis infecte à son tour l'homme lors d'un repas de sang nocturne au cours duquel elle défèque le plus souvent sur le visage exposé. Les fèces contiennent les trypanosomes infectants qui pénètrent dans l'organisme par les muqueuses oculaire ou buccale. Dans l'habitat humain, les punaises gîtent dans les anfractuosités et fissures des murs en pisé, et ne sortent que de nuit. Il est hors de question d'éliminer le réservoir naturel ainsi que « toutes » les punaises. La prévention[...]
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Écrit par
- Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
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Médias
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