MALADIES INFANTILES
L'immaturité physiologique infantile et ses conséquences
La sensibilité des enfants aux infections et leurs exigences alimentaires particulières ont de tout temps été attribuées à leur immaturité physiologique, notion que la recherche expérimentale a permis de préciser. Elle est définie par les limites entre lesquelles l'organisme est capable de répondre à une agression, tout en continuant à croître en poids et en taille.
Sensibilité aux infections microbiennes
Les agressions infectieuses commencent à la naissance et se poursuivent toute la vie, entraînant une réponse humorale mesurable : la réponse immunitaire, déclenchée dès que sont alertés les mécanismes tissulaires que l'on peut considérer comme étant la mémoire tissulaire de l'organisme. Cette mémoire comporte, chez le petit enfant, une part d'information héréditaire mais aussi une part d'information passive transplacentaire issue de l'organisme maternel. Ces mécanismes de défense réagissent de façon différente au fur et à mesure de la croissance et de la différenciation des tissus du jeune enfant. Théoriquement, la protection que peuvent conférer des anticorps d'origine maternelle va disparaître dans les premières années.
Pourtant leur présence est parfois plus durable, comme le prouve la sensibilité à l'égard d'une inoculation de vaccin antivariolique, autrement dit de virus de la vaccine (le Cowpox des Anglo-Saxons). Inoculée au nourrisson de moins de trois mois, alors que les anticorps de la mère, elle-même vaccinée, sont encore présents, la vaccine ne se manifeste pas. De six mois à un an, l'inoculation vaccinale est la plupart du temps obtenue avec un minimum de complications, malgré une évolution franche et complète des signes de riposte immunitaire de l'organisme vis-à-vis de ce virus qui permet d'obtenir uneimmunité croisée avec le virus de la variole. Que, pour des raisons diverses, cette primo-vaccination ne se fasse que tardivement, et l'on observe alors, avec une fréquence non négligeable, des signes de généralisation de l'infection vaccinale avec localisation méningo-encéphalique qui, lorsqu'elle n'est pas mortelle, peut néanmoins être suivie de graves séquelles.
Il importe de rappeler, en revanche, que l'infection tuberculeuse de la mère ne transmet aucune immunité passive au nouveau-né, bien au contraire, puisqu'il peut avoir hérité de celle-ci une fragilité du « terrain » biologique dont il est doté. Avant l'ère des tuberculostatiques, la primo-infection tuberculeuse du nouveau-né et du nourrisson donnait lieu, dans un grand nombre de cas, à des formes mortelles par méningite ou dissémination granulique. La primo-infection du grand enfant, au contraire, ne provoque souvent, lorsque le terrain hérité des parents est assez solide, que des lésions minimes spontanément régressives, accompagnées de modifications humorales, dont témoigne le virage des tests cutanés tuberculiniques. Il était donc logique de prémunir, dès leur plus jeune âge, des sujets appelés à entrer en contact à un moment quelconque de leur vie, avec des bacilles tuberculeux virulents par l'injection précoce de bacilles B.C.G. (souche bacillaire isolée par Calmette et Guérin) vivants et atténués. Cependant, le caractère obligatoire de cette vaccination n'est pas un dogme et il a été décidé en 2007 par les autorités sanitaires françaises de n'utiliser le B.C.G. en prévention de la primo-infection que chez les enfants à risque, tels que ceux qui vivent dans des conditions précaires, ou avec des parents bacillaires.
Bien que l'immaturité physiologique de l'enfant réside dans l'absence de riposte immunitaire adaptée aux agressions infectieuses, il n'est pas exclu que, dans d'autres cas, en relation (si l'on s'applique à le chercher) avec des antécédents héréditaires[...]
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Écrit par
- Constantin MISSIRLIU : pédiatre, attaché d'enseignement clinique à la faculté de médecine de Paris-Ouest
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias