MALADIES INFANTILES
L'hygiène alimentaire infantile
Si divers que soient les goûts et les traditions alimentaires, la prévention de l'anorexie et du conservatisme alimentaire passe par l'introduction d'une alimentation variée à côté de l'alimentation lactée, dès que cela est physiologiquement ou psychologiquement possible. Actuellement, rien ne s'oppose à ce que le nourrisson de six mois soit familiarisé avec l'alimentation par purées consistantes administrées à la cuillère et soit accoutumé à la saveur et à la consistance des quatre principaux aliments protidiques : œuf, viande, poisson, fromage.
La principale « carence aiguë » de l'enfant est la perte d'eau et de sel, particulièrement rapide en cas de vomissements et de diarrhée combinés. Une perte de poids de 10 p. 100 du corps, une température basse, des selles décolorées urineuses peuvent précéder une issue fatale, bien plus que les « selles vertes » et les « fortes fièvres » qui constituent la raison de tant d'appels intempestifs au médecin. En aucun cas, un état nauséeux et une diarrhée ne justifient un arrêt des tentatives d'administration d'eau sucrée par la bouche en attendant l'administration de liquides par voie veineuse sous surveillance médicale.
Pour un nourrisson, les besoins fondamentaux par vingt-quatre heures sont les suivants : un gramme de chlorure de sodium, un milliéquivalent de potassium, 100 centilitres d'eau et 100 calories par kilogramme de poids corporel. Alors que l'évolution des besoins en calories est sensiblement proportionnelle à la réduction de surface corporelle qu'entraîne la croissance, la répartition optimale entre les trois composants alimentaires reste très stable : un demi d'hydrates de carbone, un tiers de lipides, un sixième de protéines, soit trois grammes par kilogramme et par vingt-quatre heures.
L'une des règles d'hygiène alimentaire les plus souvent enfreintes en pays évolué reste la nécessité de limiter impérativement la ration aux besoins de l'enfant. Pour l'avoir oublié, il est advenu qu'en 2007, en France, un enfant sur six est affecté d'obésité commençante (75 p. 100) ou confirmée (25 p. 100). Ce fléau touche essentiellement les pays développés mais tend à se propager aux pays émergents. La prévention de l'obésité, par un effort incessant d'éducation, de persuasion des parents, aux âges clefs de l'acquisition des habitudes alimentaires de dix à vingt-quatre mois, demeure l'une des tâches les plus urgentes – et les moins bien résolues – de la médecine moderne : le fait que cette situation coexiste avec la persistance du kwashiorkor en pays pauvre n'est pas le moindre des paradoxes de notre temps.
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Écrit par
- Constantin MISSIRLIU : pédiatre, attaché d'enseignement clinique à la faculté de médecine de Paris-Ouest
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias