MALAISIE
Nom officiel | Malaisie (MY) |
Chef de l'État | Ibrahim Ismail Iskandar (depuis le 31 janvier 2024) |
Chef du gouvernement | Anwar Ibrahim (depuis le 24 novembre 2022) |
Capitale | Kuala Lumpur 2
|
Centre administratif | Putrajaya 3
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Langue officielle | Malais |
Unité monétaire | Ringgit (MYR) |
Population (estim.) |
33 173 000 (2024) |
Superficie |
330 877 km²
|
La Malaisie indépendante
L'indépendance fut suivie d'un élargissement considérable de la citoyenneté fédérale aux Chinois, conformément à la politique de large ouverture acceptée par le Tunku. Le nombre d'électeurs chinois inscrits passa de 143 000 en 1955 (11,2 % du corps électoral) à 764 000 en 1959 (soit 35,6 % du corps électoral), ce qui était proche de la proportion démographique. Cette évolution était critiquée par les nationalistes conservateurs malais, qui avaient constitué le Pan Malayan Islamic Party (P.M.I.P.), fort surtout dans le Nord-Est. Les Malais exigeaient de leurs dirigeants une politique de stricte limitation de l'influence chinoise.
La victoire de l'Alliance aux élections du 19 août 1959 attesta que sa politique d'entente raciale était approuvée par la majorité de la population, encore que les extrêmes (P.M.I.P., etc.) eussent enregistré des progrès. Disposant du pouvoir politique (gouvernement, administration, armée, police), de la terre et du contrôle de l'éducation, les Malais entendaient éviter que les Chinois, dynamiques et numériquement majoritaires dans les villes et qui dominaient le commerce, l'industrie et la finance, ne l'utilisassent pour déborder sur le terrain politique. Les Britanniques continuaient toutefois de contrôler plus de 60 % du secteur moderne de l'économie malaisienne, qu'ils orientaient de façon décisive.
La Fédération : élargissement ou novation
À partir de 1959-1960, la vie politique de la Malaisie est dominée par la question de l'éventuel élargissement de la Fédération. Singapour avait en effet obtenu l'autonomie interne en 1959, et ses dirigeants (le People's Action Party [P.A.P.], de Lee Kuan-Yew, vainqueur des communistes) estimaient que l'île n'avait pas d'avenir si elle restait coupée de son hinterland. Ils proposèrent dès l'automne 1959 une fusion (merger) de Singapour avec la Fédération. L'accueil fut réservé.
Pour le Tunku et l'U.M.N.O., en effet, l'entrée de Singapour romprait au bénéfice des Chinois (Singapour était à 75 % chinoise) l'équilibre ethnique très précaire de la Fédération, où les Malais ne représentaient que 48 % de la population. Une simple fusion fut donc jugée trop dangereuse (janv. 1961), même si la rigoureuse législation qui avait succédé à celle de l'Emergency (en particulier l'Internal Security Act de 1960) mettait le gouvernement fédéral en position de force. Mais le risque de voir Singapour, frustrée, dériver à gauche – et devenir un voisin inquiétant –, et aussi la pression britannique firent changer d'avis le Tunku. En effet, Londres désirait « décoloniser » aussi les territoires de Bornéo ( Sarawak, Brunei et Nord-Bornéo), mais était sceptique sur leur aptitude à une indépendance complète. Kuala Lumpur souhaitait absorber ces trois pays, dont l'entrée dans la Fédération y aurait assuré la prépondérance des Bumiputra (autochtones), les indigènes de Bornéo étant supposés s'ajouter aux Malais dans l'équilibre ethnique de l'ensemble. Ainsi pourrait être compensé, par là même, l'afflux chinois qui résulterait d'une adhésion de Singapour. Le 27 mai 1961, le Tunku suggérait un rapprochement entre la Fédération, Singapour et les territoires de Bornéo, et un accord était bientôt conclu entre Kuala Lumpur et Singapour sur les modalités de l'adhésion de celle-ci à la Fédération. En novembre 1961, Londres publiait son projet sur Bornéo.
Sarawak et le Nord-Bornéo, protectorats britanniques depuis 1888, étaient devenus colonies de la Couronne en 1946. Brunei demeurait un protectorat. Sur le rapport de la commission Cobbold, une conférence tenue à Londres (juill. 1962) décida qu'une nouvelle fédération, dénommée en anglais Malaysia, serait constituée le 31 août 1963[...]
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Écrit par
- Philippe DEVILLERS : docteur ès lettres (histoire), historien, professeur (relations internationales)
- Nathalie FAU : professeure agrégée de géographie, maître de conférences, université Paris Cité
- Denys LOMBARD : directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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