MALI
Nom officiel | République du Mali (ML) |
Chef de l'État et du gouvernement | Président de la transition : Assimi Goïta (par intérim depuis le 26 mai 2021). Premier ministre : Choguel Kokalla Maïga (depuis le 7 juin 2021) |
Capitale | Bamako |
Langue officielle | Français |
Unité monétaire | Franc CFA |
Population (estim.) |
23 948 000 (2024) |
Superficie |
1 241 238 km²
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Histoire
Malgré l'état actuel précaire de son économie, le Mali a une histoire fort riche. Situé au cœur de l'Afrique occidentale et sur les grandes routes du commerce transsaharien, il a été le centre d'importantes constructions politiques. Devenu colonie française, sous le nom de Soudan, il fut l'un des territoires clés de l'Afrique-Occidentale française, avant de devenir l'un des hauts lieux du nationalisme africain.
Les grands empires soudanais
On a trouvé sur le territoire du Mali plusieurs sites datant du paléolithique et du néolithique, avec des outillages de pierre taillée ou polie. Les restes osseux sont cependant peu nombreux (nécropole dite de la Frontière au nord de Tessalit, par exemple). On est beaucoup mieux renseigné sur les États médiévaux qui ont fasciné les voyageurs arabes et européens. L'empire du Ghana est signalé et décrit dans des textes arabes dès le viiie siècle comme le pays de l'or. Il était compris entre les fleuves Niger et Sénégal, et était le centre d'un intense trafic (sel, or) reliant l'Afrique du Nord au continent noir. Les souverains (tunka) contrôlaient ce commerce grâce à une administration efficace et à une réglementation rigoureuse. Si les grands commerçants étaient des Arabes ou des Berbères, les intermédiaires, eux, étaient des Soninke (Sarakolé). Ainsi émergea une première classe de marchands locaux qui contribuèrent au développement de centres urbains. Au xie siècle, les Berbères Almoravides entreprirent la conquête de cet empire animiste. En 1076, la capitale Kumbi-Saley fut saccagée. Les Soninke hostiles à l'islamisation se réfugièrent au sud.
Mais la plus célèbre des formations politiques soudanaises fut sans aucun doute l' empire du Mali, si prestigieux que les dirigeants politiques modernes donnèrent son nom au nouvel État au moment de l'indépendance. On connaît relativement bien, grâce aux traditions orales mais aussi aux récits de voyageurs arabes, tels Al Bekri, Ibn Khaldun, Ibn Batuta ou Léon l'Africain, l'histoire de cet empire légendaire.
Ce vaste ensemble politique se constitua à partir des chefferies mandingues du HautNiger, et notamment du clan des Keita, dont l'un des grands ancêtres, Baramendena, se convertit à l'islam (à la suite d'une sécheresse) en 1050. Il se rendit en pèlerinage à La Mecque et à son retour prit le titre de sultan. Mais ce fut surtout sous l'impulsion de Soundiata Keita, dont les griots chantent encore aujourd'hui les louanges, que l'empire mandingue s'organisa, s'agrandit et assura son hégémonie sur la région. Il régna de 1230 à 1255 et installa sa capitale à l'emplacement du village de Niani, qui prit le nom de Mali. Il favorisa l'exploitation de l'or, le commerce et le développement de cultures nouvelles, notamment du coton.
Sous Kankan Musa ou Moussa (1312-1337), le Mali atteignit son apogée. L'influence de l'empire allait alors de l'océan Atlantique à l'ouest jusqu'aux confins du Sahara au nord et aux forêts du golfe de Guinée au sud. Le pèlerinage de ce souverain à La Mecque est resté célèbre dans les chroniques arabes de l'époque. La puissance économique et commerciale du Mali était alors considérable et y était garantie par des forces de sécurité qui comptaient plus de 100 000 hommes. De très nombreuses caravanes assuraient l'échange des marchandises contre or et esclaves. Ce contexte permit le développement de villes comme Gao, Djenné ou Tombouctou.
Avec le déclin de l'empire du Mali, à la suite de difficultés de succession et de la poussée touarègue en particulier, le royaume Songhay prit un essor remarquable. Sonni Ali fonda pendant les vingt-huit années de son règne (1464-1492) un empire qui allait de Kebbi (au Niger) à Ségou ; la région retrouva une grande expansion[...]
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Écrit par
- Pierre BOILLEY : professeur d'histoire contemporaine de l'Afrique, université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne, directeur du C.E.M.A.F. (Centre d'études des mondes africains, U.M.R. 8171)
- François BOST : agrégé de géographie, maître de conférences à l'université Paris-X-Nanterre
- Denia CHEBLI : docteure en science politique
- Christian COULON : directeur de recherche au C.N.R.S.
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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