MALI
Nom officiel | République du Mali (ML) |
Chef de l'État et du gouvernement | Président de la transition : Assimi Goïta (par intérim depuis le 26 mai 2021). Premier ministre : Choguel Kokalla Maïga (depuis le 7 juin 2021) |
Capitale | Bamako |
Langue officielle | Français |
Unité monétaire | Franc CFA |
Population (estim.) |
23 948 000 (2024) |
Superficie |
1 241 238 km²
|
Le Mali depuis l'indépendance
Depuis l'indépendance jusqu'à 1990, année qui verra l'émergence d'un pluralisme politique, le Mali a vécu sous deux régimes autoritaires : l'un de type socialiste, sous la direction de Modibo Keita, l'autre de type militaire, sous la direction de Moussa Traoré.
Le socialisme de Modibo Keita
La première République du Mali fut marquée par une tentative de transformation radicale de la société : il s'agissait de s'affranchir des structures laissées par la colonisation, et d'affirmer l'indépendance du pays. Le parti de Modibo Keita, l'US-RDA, devint parti unique de fait. Il était censé jouer un rôle de premier plan dans la construction du socialisme : c'était en son sein qu'étaient définies les grandes options économiques, sociales et politiques ; c'était lui qui était chargé d'encadrer la population.
Dès l'indépendance, le régime élabora une politique économique ambitieuse qui prévoyait un taux de croissance annuel de 8 % et reposait sur la création de sociétés d'État. Ainsi furent constitués la Somiex (Société malienne d'import-export), qui avait le monopole de l'import-export, l'OPAM (Office des produits alimentaires du Mali), qui disposait du monopole d'achat et de distribution des céréales, et Air Mali et la Régie des transports du Mali.
Pour ce qui était de l'agriculture, l'accent fut mis sur la mise en place de coopératives et de groupements ruraux de secours mutuel, encadrés par le parti. On attendait de ces réformes qu'elles permettent de dégager des surplus de nature à financer l'industrialisation.
Dans le domaine monétaire et bancaire, le régime chercha à se défaire de l'influence française : le système bancaire fut nationalisé et le franc malien quitta la zone franc.
Cependant, cette politique se solda par un échec retentissant. Les sociétés d'État devinrent un gouffre financier et aboutirent à une bureaucratisation stérile de la vie économique pour le seul profit d'une classe pléthorique de fonctionnaires. La production agricole stagna, et l'État dut avoir recours à d'importants achats à l'étranger, déséquilibrant ainsi la balance des paiements et la balance commerciale. L'aide, certes substantielle, mais souvent mal adaptée, des pays de l'Est ne suffit pas à pallier ces difficultés.
Ce contexte explique que, malgré le prestige international de son leader qui était incontestablement une grande figure du nationalisme africain, le régime socialiste ait été confronté à des contestations grandissantes : révoltes des commerçants (1961), rébellion touarègue (1963), conflits internes au sein du parti, sans parler d'un mécontentement général croissant aussi bien en milieu rural que dans les villes. Le gouvernement répondit par la répression et la radicalisation « révolutionnaire ». Des purges furent menées dans le parti et l'administration. Malgré une tentative de rapprochement avec la France, notamment sur le plan monétaire, le régime se replia sur lui-même : dissolution de l'Assemblée nationale (janv. 1968), puis du bureau politique de l'US-RDA (sept. 1968). C'est dans ce climat d'insécurité qu'une junte militaire renverse le gouvernement le 19 novembre 1968. Le président Keita est arrêté. Il mourra en résidence surveillée en 1977 dans des conditions non élucidées.
Le régime militaire de Moussa Traoré
Un comité militaire de libération nationale (CMLN) prend en main les affaires du pays. Il est dirigé par un sous-lieutenant de trente-deux ans (qui deviendra vite général), originaire de la région de Kayes et formé au collège militaire de Fréjus.
Les militaires annoncent l'établissement d'un « ordre nouveau ». S'ils déclarent ne pas renoncer à l'option socialiste, ils proclament[...]
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Écrit par
- Pierre BOILLEY : professeur d'histoire contemporaine de l'Afrique, université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne, directeur du C.E.M.A.F. (Centre d'études des mondes africains, U.M.R. 8171)
- François BOST : agrégé de géographie, maître de conférences à l'université Paris-X-Nanterre
- Denia CHEBLI : docteure en science politique
- Christian COULON : directeur de recherche au C.N.R.S.
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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