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MALIA ou MALLIA

Cité minoenne de la côte nord-est de la Crète, située à 40 kilomètres à l'est de Cnossos, près du village de Malia. Les premières recherches sont effectuées par J. Hazzidakis en 1915. Depuis 1921, les fouilles de l'École française d'Athènes ont révélé un palais et une cité dont l'architecture atteste l'influence de Cnossos. Les comptes rendus (en date de 1963, dus à H. van Effenterre) des fouilles de Mallia se trouvent dans le Bulletin de correspondance hellénique. On consultera J.-C. Poursat, « La Ville minoenne de Malia : recherches et publications récentes », in Revue archéologique, 1988. Le site de Malia n'a pas encore été totalement exploré.

Située sur une plaine côtière fertile, près d'une petite anse qui lui sert de port, Malia, déjà fréquentée à la fin du Néolithique (~ 3000 env.), ne devient importante qu'à la fin du Minoen ancien III (~ 2000 env.) et au début du Minoen moyen I. À cette date est construit un premier palais entouré d'une véritable ville et de nécropoles. Détruit une première fois vers ~ 1700, le second palais, agencé autour d'une cour centrale, est détruit au début du Minoen récent I (env. ~ 1450), par un incendie provoqué peut-être par l'éruption volcanique de l'île de Santorin, et ne fut jamais reconstruit. La cité ne sera abandonnée qu'au Minoen récent III.

Sillonnées par des chaussées pavées entourées de vestiges de constructions funéraires, les ruines de Malia se composent de deux ensembles séparés par une grande cour dallée de calcaire bleu et accompagnés de voies dallées en pierre locale. Elles possèdent, malgré des remaniements ultérieurs, les caractéristiques essentielles de l'urbanisme et de l'architecture de l'époque des premiers palais. À l'ouest, une salle souterraine (crypte hypostyle), à laquelle on accède par un large escalier, fut mise au jour en 1960-1961 par Henri Van Effenterre (Le Palais de Malia et la cité minoenne, Rome, 1980). Celui-ci y voit une salle de conseil datant de la première époque. Une « cour aux orthostates » était rattachée au nord de cette salle. De l'autre côté de la grande cour pavée se situe le palais du ~ xviie siècle, orné de façades à redans. Son entrée est au nord, près des restes de l'ancien palais du début du Minoen moyen, d'orientation différente. Un vestibule donne sous un portique bordant une cour intérieure. Derrière ce portique spacieux s'ouvrent divers magasins, tandis qu'un édifice (religieux ?) du Minoen récent barre un corridor d'accès à la cour centrale autour de laquelle s'agence tout l'édifice. À l'ouest de la petite cour intérieure se déploient les pièces des appartements royaux (archives, trésor, mégaron de la reine, mégaron du roi, bains situés sur les restes du premier palais), qui ouvrent aussi sur la cour centrale. Celle-ci mesure 22 mètres sur 50 mètres et est orientée selon les points cardinaux. Au centre s'ouvre une fosse sacrificielle (bothros).

Cette cour est bordée de portiques au nord et à l'est. Une salle à piliers et une table d'offrande ronde (kernos) sur une plate-forme complètent cette partie officielle, derrière laquelle se situent des séries de magasins abritant les pithoi et une vaste salle, abritant des silos ou citernes. Les autres côtés de la cour sont bordés de pièces et de vestibules, et sont percés de portes d'accès (sud et est) séparées par les chambres du trésor royal. L'entrée orientale donne accès à un riche quartier d'habitations. À l'arrière du portique oriental sont situés des magasins à jarres — avec un ingénieux système de récupération de l'huile par des rigoles menant à un vase collecteur —, magasins ouverts sur des corridors et des cuisines. La face nord de la cour est occupée par un portique à colonnes rondes, derrière lequel débouche[...]

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Écrit par

  • : assistant des fouilles d'Eboli (Campanie), moniteur à la bibliothèque de l'Institut d'art et d'archéologie de Paris

Classification

Autres références

  • CRÈTE ANTIQUE

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    • 3 935 mots
    • 6 médias
    ...nom à un type nouveau de céramique « flammée », d'excellente qualité technique, caractéristique de la fin de la période. À Cnossos et à Malia, à l'emplacement des futurs palais, des bâtiments importants en brique crue sur soubassements de pierre peuvent avoir été déjà les demeures des chefs...
  • DEMARGNE PIERRE (1903-2000)

    • Écrit par
    • 737 mots

    Né en 1903 à Aix-en-Provence, Pierre Demargne entre à l'École normale supérieure en 1922. Il s'oriente vers l'archéologie et devient membre de l'École française d'Athènes en 1926. Professeur à l'université de Grenoble (1933), puis de Strasbourg (1937), il est mobilisé...