MALTE
Nom officiel | République de Malte (MT) |
Chef de l'État | Myriam Spiteri Debono (depuis le 4 avril 2024) |
Chef du gouvernement | Robert Abela (depuis le 13 janvier 2020) |
Capitale | La Valette |
Langues officielles | Anglais, maltais |
Unité monétaire | Euro (EUR) |
Population (estim.) |
550 100 (2024) |
Superficie |
315 km²
|
Préhistoire
Les premiers Maltais furent-ils des marins et des paysans siciliens ?
C'est au Ve millénaire (site de Skorba : 4190 ± 160 et 3810 ± 200 av. J.-C., datations par le radiocarbone) que remontent les plus anciennes traces humaines actuellement connues sur les îles. Il s'agit de populations paysannes cultivant du blé, de l'orge et des lentilles, élevant des moutons, des chèvres et des bœufs. Elles occupent des grottes (Ghar Dalam) ou vivent dans des établissements de plein air (Skorba). La présence d'un système économique déjà élaboré, orienté vers la production, correspond manifestement à un processus d'importation. Les céramiques de ces premiers agriculteurs maltais ont des affinités certaines avec la céramique sicilienne (civilisation de Stentinello) et il est vraisemblable qu'il faut chercher sur la grande île l'origine des premiers Maltais connus. L'utilisation de l'obsidienne dès la fin du Ve millénaire, dont l'origine peut être Lipari ou Pantelleria, confirme l'existence de relations maritimes. À une époque où la navigation connaît en Méditerranée un essor rapide, il n'est pas impensable que des traces d'un Néolithique plus ancien, voire celles d'un peuplement épipaléolithique ne soient à terme révélées par la recherche.
À partir du moment où on a identifié les populations insulaires, leur évolution paraît s'effectuer sans pression externe essentielle. Le IVe millénaire est marqué par des styles céramiques originaux – dont témoignent des louches, des coupes à pied, des vases à col cylindrique – caractérisés d'abord par une dominante grise, puis par une dominante rouge. Au cours de cette troisième phase (Red Skorba), datée de 3225 ± 150 sur le site éponyme, les influences sud-italiques sont à nouveau sensibles. On trouve en effet dans le coloris des poteries maltaises comme dans leurs éléments de préhension (« trompettes », « bobines ») des affinités avec la civilisation de Diana, vaste complexe installé en Sicile et dans une grande partie de l'Italie péninsulaire qui commercialise jusqu'à Malte l'obsidienne provenant des gisements de Lipari.
Hypogées et monde des morts
Un nouveau stade est atteint vers la fin du IVe millénaire (phase de Zebbug). Les styles céramiques se modifient sensiblement : on modèle des tasses, des plats tronconiques, des urnes décorées de faisceaux de lignes droites ou courbes. Cet horizon est daté de 3190 ± 150 et de 3050 ± 150. Les affinités les plus sensibles sont encore à chercher en Sicile, où le style de San Cono Piano Notaro connaît des formes parfois proches et un décor de lignes incisées. Mais, dans ce cas, les dates proposées sont généralement plus tardives et, jusqu'à plus ample information, il ne semble pas qu'il y ait concordance parfaite entre ces deux complexes. Les premiers hypogées connus, ceux de Ta Trapna, apparaissent à Malte au IVe millénaire. Creuser dans le roc des tombes collectives pour y déposer les défunts de la communauté devient vite l'un des traits culturels marquants de la Malte préhistorique.
Une évolution typologique de ces tombeaux pourrait être mise en évidence : à l'origine petites poches creusées en terrain calcaire à Ta Trapna, ensuite chambres plus complexes de la nécropole de Xemxija présentant parfois des plans polylobés originaux (tombe 5), enfin vaste complexe hypogéique à plusieurs étages et à nombreuses chambres de Hal Saflieni. L'hypogée de Hal Saflieni est l'une des plus importantes tombes artificielles de la Méditerranée. On suppose qu'il fut en même temps un vaste caveau et un lieu de culte. Ici furent déposés les cadavres de plusieurs milliers de personnes, accompagnés de bijoux, d'amulettes, de céramiques. Mais la tombe fut aussi, à sa façon, une sorte de temple. On alla jusqu'à tenter une assimilation[...]
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Écrit par
- Jacques GODECHOT : doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de Toulouse
- Jean GUILAINE : directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, professeur au Collège de France
- Jean-Louis MIÈGE : professeur émérite d'histoire à l'université de Provence
- Pierre-Yves PÉCHOUX : maître assistant à l'université de Toulouse-Le-Mirail, expert de l'Organisation des Nations unies à Chypre
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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