MALTE
Nom officiel | République de Malte (MT) |
Chef de l'État | Myriam Spiteri Debono (depuis le 4 avril 2024) |
Chef du gouvernement | Robert Abela (depuis le 13 janvier 2020) |
Capitale | La Valette |
Langues officielles | Anglais, maltais |
Unité monétaire | Euro (EUR) |
Population (estim.) |
550 100 (2024) |
Superficie |
315 km²
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Vicissitudes historiques
Antiquité et Moyen Âge
Appartenant à Carthage (au ve siècle), Malte devint ensuite enjeu de la lutte entre Carthaginois et Romains. Ceux-ci la prirent en 218, et Rome disposa ainsi d'une base rapprochée de Carthage. Les Romains récompensèrent les Maltais de leur aide dans les opérations contre la grande ville punique en les reconnaissant pour alliés (socii). Malte profita alors de la « paix romaine ». La christianisation se répandit après le naufrage de saint Paul (58 ou 60), qui, d'après les Actes des Apôtres, vécut trois mois sur l'île. Il semble que Malte ait pu échapper aux premières invasions barbares, celles des Goths et des Vandales, et qu'elle ait vécu paisible jusqu'à l'arrivée des Arabes en 870.
L'invasion arabe marque pour l'archipel maltais le début du Moyen Âge. C'est une expédition partie de Tunis qui s'empara de l'île. La majorité des habitants semblent être demeurés sur place. Pour éviter l'esclavage, les Maltais se convertirent à l'islam. Les Arabes firent de Malte un nid de corsaires, d'où ils rayonnaient vers les pays chrétiens et ramenaient de nombreux captifs qui étaient ensuite vendus. Malte commença ainsi à jouer le rôle qui resta le sien pendant près de mille ans : base de course et centre d'esclavage. La domination arabe, toutefois, ne dura que deux cents ans. En 1090, le comte normand Roger s'empara de Malte : son père, Tancrède de Hauteville, en revenant d'un pèlerinage en Palestine, avait conquis l'Italie du Sud, et lui-même était, depuis cinq ans déjà, maître de la Sicile.
La conquête normande porta un coup très grave à la domination arabe en Méditerranée en coupant les communications entre les États arabes de l'Est (Égypte, Syrie) et ceux de l'Ouest (Espagne, Maroc), mais elle n'entraîna pas le départ des populations arabo-berbères fixées dans l'archipel. Un recensement de 1240 montre qu'à cette époque les musulmans et les juifs étaient encore plus nombreux à Malte que les chrétiens. Plusieurs poètes musulmans vécurent alors sur l'île. Aussi n'est-il pas étonnant que la toponymie de l'archipel soit restée arabe et que la langue maltaise soit demeurée sémitique.
C'est l'empereur germanique Frédéric II qui expulsa les musulmans de l'archipel entre 1240 et 1250. Pour éviter l'exode, beaucoup se convertirent au christianisme ; ainsi se perpétuèrent dans l'archipel des coutumes islamiques telles que la claustration des femmes, qui persista jusqu'au xixe siècle, et l'usage, par celles-ci, de se voiler en public, en portant la faldetta, qui n'a pas totalement disparu de nos jours.
Après la mort de Frédéric II et le règne de son fils Conradin, Malte passa sous la domination de Charles d'Anjou, frère de Saint Louis (1266). Mais le massacre des Vêpres siciliennes (1282) mit fin à l'occupation française. Les souverains d'Aragon se rendirent maîtres de la Sicile et de Malte et restèrent souverains de l'archipel maltais jusqu'à la donation des îles à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, par Charles Quint, en 1530.
Ces changements fréquents de suzeraineté ne modifièrent guère le mode de vie de la population, tout entier tourné vers la mer. L'exiguïté des îles et leur quasi-stérilité ne permettaient guère à l'agriculture et à l'élevage d'être rentables. Les grands seigneurs furent des corsaires ou des pirates, les riches bourgeois des armateurs et des marchands qui trafiquaient avec tous les pays riverains de la Méditerranée. Jusqu'au xixe siècle, la course a d'ailleurs été la fidèle compagne du commerce, assortie de razzias à l'intérieur des terres. Ainsi les Maltais débarquent-ils périodiquement dans l'île de Djerba, sur les côtes tunisiennes (1388, 1432), alors[...]
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Écrit par
- Jacques GODECHOT : doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de Toulouse
- Jean GUILAINE : directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, professeur au Collège de France
- Jean-Louis MIÈGE : professeur émérite d'histoire à l'université de Provence
- Pierre-Yves PÉCHOUX : maître assistant à l'université de Toulouse-Le-Mirail, expert de l'Organisation des Nations unies à Chypre
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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