Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MAMMIFÈRES

Les Placentaires

Les Placentaires, ou Euthériens, constituent le groupe frère des Marsupiaux ou Métathériens (cf. marsupiaux). Ils se différencient de ces derniers par un ensemble conséquent de synapomorphies concernant le trophoblaste, la présence d'un placenta chorio-allantoïdien pourvu de villosités, une gestation intra-utérine prolongée, des uretères latéraux par rapport aux éléments dérivés des canaux de Müller, un corps calleux entre les hémisphères cérébraux, l'absence de poche marsupiale et d'os marsupiaux (épipubis), des molaires supérieures bordées par des rangées de styles étroites, la fusion des canaux de Müller en un vagin, la présence de vésicules séminales, un foramen optique séparé de la fissure sphénorbitaire, etc.

Si les Euthériens semblent bien définis depuis longtemps comme groupe monophylétique, en revanche les relations unissant les différents ordres de Placentaires entre eux sont restées longtemps floues. Il existe désormais un large consensus sur leurs relations phylétiques, fondé sur l'analyse des gènes et sur la paléontologie. Les arbres phylétiques actuels ont presque complètement bouleversé les parentés supputées depuis Simpson (fig. 5).

Le groupe de Placentaires actuels le plus anciennement détaché de la lignée semble être celui des Afrothères ou Afrothériens. Il réunit des « Insectivores » primitifs (les Afrosoricides, soit les tenrecs et les taupes dorées), les rats à trompe (Macroscélides), l'oryctérope et les Téthythères-Pénongulés. L'oryctérope, espèce qui forme à elle seule un ordre aux affinités longtemps énigmatiques, celui des Tubulidentés, semble trouver sa place définitive entre les Téthythères-Pénongulés et les Afrosoricides, après avoir été rapproché des divers ordres d'Ongulés (des Artiodactyles, des Périssodactyles, des Téthythères, et même des Notongulés ou des Condylarthres). Le taxon actuel des Téthythères-Pénongulés comprend trois ordres : les Hyracoïdes (damans), les Siréniens (dugongs et lamantins) et les Proboscidiens (éléphants). Il forme un groupe naturel dont la parenté avait déjà été reconnue par les paléontologues. Pour ces derniers, les Téthythères réunissent les Siréniens, les Proboscidiens et les Desmostyles fossiles : tous ces animaux possèdent, entre autres synapomorphies, des dents jugales bilophodontes (constituées à l'origine de deux pointes ou lobes) ayant tendance à développer un lobe supplémentaire à partir de la partie supérieure du cingulum, des orbites déplacées vers l'avant et des prémaxillaires avec un important processus postérodorsal s'étendant autour de nasaux rétractés et s'approchant des frontaux. Pour les paléontologues, toujours, les Téthythères peuvent être groupés avec les Hyracoïdes (damans) en un superclade des Pénongulés sur la base de plusieurs caractères dérivés communs, comme l'expansion du squamosal (un os du crâne) dissimulant la face ventro-latérale du processus mastoïde, l'extension du jugal vers la fosse glénoïde, l'existence d'un placenta zonaire dans le développement de la membrane fœtale, d'un sac vitellin libre et réduit et d'une vésicule allantoïdienne bien développée et quadrilobée. La comparaison phylogénétique a validé à peu près ces hypothèses de parenté.

Les Édentés (Xénarthres) constituent le deuxième rameau à s’être détaché de la lignée ancestrale, ce qui, en fait, ne les déplace guère de leur position classique de Placentaires les plus anciennement différenciés.

Ensuite, les Euarchontoglires se sont individualisés, qui se scinderont ultérieurement en Rongeurs et Lagomorphes d'une part (les Glires), et, d'autre part, en Archontes (Primates, toupayes et galéopithèques) d'où sont définitivement exclus les Chiroptères.

Les Primates et les[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Médias

Ornithorynque - crédits : John Carnemolla/ Shutterstock

Ornithorynque

Kangourou - crédits : Rene Becerril / EyeEm/ Getty Images

Kangourou

Cynodonte : crâne - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cynodonte : crâne

Autres références

  • MAMMIFÈRES PLACENTAIRES (ORIGINE DES)

    • Écrit par
    • 1 335 mots
    • 2 médias

    Chez les mammifères placentaires (dont l'homme fait partie), lors de la reproduction, l'œuf tout juste fécondé vient se nicher dans l'utérus de la mère et le placenta, organe essentiel à sa croissance, se développe alors autour de lui. Cette enveloppe protectrice que constitue le placenta filtrera...

  • EUCARYOTES (CHROMOSOME DES)

    • Écrit par
    • 7 721 mots
    • 9 médias
    ...homologues dans l'un des sexes et son désignés par les symboles X et Y ou Z et W (la différence des symboles traduit une différence évolutive). Ainsi, chez les mammifères et les insectesdiptères (dont la drosophile, ), le mâle est XY et la femelle XX (fig. 8). Chez les oiseaux et les insectes lépidoptères...
  • AFRIQUE (Structure et milieu) - Biogéographie

    • Écrit par
    • 5 702 mots
    • 19 médias
    La richesse de l'Afrique en Mammifères est bien connue et, dès qu'il est question de la faune de ce continent, chacun songe à l'éléphant, au zèbre, au gorille, à l'hippopotame et aux nombreuses antilopes.
  • AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Biogéographie

    • Écrit par
    • 4 960 mots
    • 14 médias
    L'histoire paléontologique de certains groupes de mammifères (et de quelques reptiles) est mieux connue que celle d'autres animaux terrestres et forme un fil conducteur pour l'étude des affinités zoologiques. On doit toujours se souvenir pourtant que différents groupes d'animaux ont divers moyens de...
  • ÂNE

    • Écrit par
    • 690 mots
    • 1 média

    Ongulé plus petit que le cheval possédant de longues oreilles et des châtaignes (marques noires) sur les pattes antérieures. Répartition géographique (pour les ânes sauvages) : Afrique du Nord, Moyen-Orient et Asie centrale. Habitat : prairies, savanes et déserts. Classe : Mammifères ; ordre...

  • Afficher les 205 références