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MAMMOUTH DE DURFORT

Squelette du mammouth de Durfort restauré - crédits : MNHN - JC Domenech

Squelette du mammouth de Durfort restauré

Avec ses 4 mètres de hauteur et ses 6 mètres de longueur, le mammouth de Durfort est l’un des plus grands et des plus complets fossiles de mammouth connus au monde. Représentant de l’espèce du mammouth méridional – bien moins connue du public que celle du mammouth laineux –, ses ossements ont été découverts à partir de 1869 dans le Gard, à proximité du village de Durfort-et-Saint-Martin-de-Sossenac, qui lui a donné son nom. Il s’agit d’une pièce maîtresse et emblématique de la galerie d’anatomie comparée et de paléontologie du Muséum national d’histoire naturelle (Paris), y étant installée depuis son ouverture en 1898.

Encrassé et surtout fragilisé, le mammouth de Durfort a fait l’objet d’une restauration hors norme qui a duré une année entière et a permis d’améliorer sa présentation au public en corrigeant le montage historique. Il a retrouvé sa place au centre de cette galerie en juin 2023.

La découverte du mammouth de Durfort

Si la découverte de restes fossiles de mammouth sur le territoire français est un événement rare, celle d’un squelette complet d’un tel animal demeure un fait historique exceptionnel dans notre pays.

Cette mise au jour est, comme souvent, le fruit du hasard. À l’automne de 1869, deux érudits occitans – le géologue Paul Cazalis de Fondouce (1835-1931) et le préhistorien Jules Ollier de Marichard (1824-1901) – se rendent en diligence sur le site archéologique de la grotte des Morts, à proximité du village de Durfort-et-Saint-Martin-de-Sossenac. Ils aperçoivent sur le bord de la route ce qu’ils identifient comme des dents d’éléphant fossile. Renseignement pris auprès des cantonniers du village : les pièces ont été dégagées quelques mois plus tôt, lors des travaux de construction de la nouvelle route menant à Anduze. Ils commencent alors une fouille sur le site et dégagent rapidement des défenses, un crâne et les premières vertèbres du cou d’un mammouth. Ils sont convaincus que le reste du squelette se trouve plus en profondeur. Mais les recherches sont interrompues par les intempéries, puis par la guerre avec la Prusse.

Extraction du mammouth de Durfort (Gard) - crédits : MNHN - JC Domenech

Extraction du mammouth de Durfort (Gard)

Il faut attendre 1873 pour que l’extraction des éléments restants soit réalisée. Le squelette entier est ensuite acheminé vers Paris par un train spécialement affrété pour ce transport. Dans les réserves du Muséum national d’histoire naturelle, le mammouth de Durfort sera alors assemblé, ce qui sera l’occasion de perfectionner les techniques pratiquées jusqu’alors : pour éviter de percer les os comme cela était encore l’habitude, des colliers et des griffes d’acier sont ajustés à chaque pièce. Le squelette sera monté et démonté deux fois avant de trouver sa place définitive dans le bâtiment de la galerie d’anatomie comparée et de paléontologie en 1898.

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Écrit par

  • : ingénieur de recherche en paléogénétique au Muséum national d'histoire naturelle (Paris), spécialiste de l'histoire évolutionnaire de la famille des éléphantidés

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Médias

Squelette du mammouth de Durfort restauré - crédits : MNHN - JC Domenech

Squelette du mammouth de Durfort restauré

Extraction du mammouth de Durfort (Gard) - crédits : MNHN - JC Domenech

Extraction du mammouth de Durfort (Gard)

Sondage sur le site de Durfort (Gard) en juin 2022 - crédits : Régis Debruyne

Sondage sur le site de Durfort (Gard) en juin 2022