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MANADER, anc. PALMYRÈNE

Nom moderne de l'ancienne Palmyrène, Manader vient de l'arabe neder (surveillé) : du rebord septentrional du Hamad, les Bédouins pouvaient, en effet, apercevoir les oasis de l'alignement Damas-Deir es Zor ; pour les sédentaires, ce mot désigne ces oasis elles-mêmes qui sont censées se surveiller l'une l'autre et contrôlent les routes caravanières. Le Manader, ou région de Tadmor, constitue la partie centrale du désert syrien de la Chamiyé (ou Badiat Al Cham) ; séparé au nord du Chombol par la dorsale palmyrénienne (djebel Bilaas, djebel Boueida, djebel Abiad) ; au sud, il l'est du Hamad par le mince chaînon du djebel Charqi ; ses limites sont moins précises à l'ouest, où elles coïncident avec la maamoura (zone cultivée) de Homs et, à l'est, avec la zone des Ouidian. L'importance du Manader provient de sa position et de la présence de ses oasis qui en font la véritable plaque tournante de la Chamiyé. Le Manader se trouve sur la route fondamentale qui relie l'Euphrate à la Méditerranée, route facilitée par une série de dépressions : Faidate (entre l'Euphrate et Palmyre), Ed Daou (entre Palmyre et Homs) et enfin la trouée de Homs marquée par l'effacement de la barrière montagneuse qui borde la Méditerranée orientale. D'autres routes secondaires conduisent par Qariyatein vers Damas, par Soukné vers l'Euphrate et la Djezireh et vers Alep. Ajoutée à la présence des seules oasis du désert syrien, cette situation privilégiée permit l'essor de Palmyre à partir du iie siècle et l'épanouissement du royaume palmyrénien dont le Manader était le cœur au iiie siècle. Après la conquête arabe, la vie sédentaire se rétrécit, de nombreuses installations furent abandonnées, le nomadisme se développa et les Bédouins contrôlèrent les oasis : Palmyre (Tadmor), Soukhné, Erek et Qariyatein. L'ouverture au monde moderne a permis à la région et à la ville de Tadmor de se développer : le tourisme et l'irrigation avec la sédentarisation ont été les solutions retenues pour maintenir la vie dans cette région.

— Jean-Marc PROST-TOURNIER

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Écrit par

  • : agrégé de l'Université, professeur à l'Institut de géographie du Proche et Moyen-Orient, Beyrouth

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