MANANNAN
Divinité de la mythologie celtique irlandaise, Manannan (« le Mannois ») porte un nom toponymique qui masque son importance réelle. Il est dit mac Lir, « fils de Ler » (« Océan »), et il a un correspondant exact dans le Gallois Manawyddan mab Llyr. Mais il n'est pas une divinité marine comparable à Neptune : c'est parce qu'il est plus particulièrement le dieu de l'Autre Monde qu'il a une résidence maritime. Le sid est, en effet, localisé dans des îles mythiques au-delà de l'océan.
Il semble que Manannan soit un « frère » ou un autre nom du Dagda dans son aspect souverain. Il a au plus haut point le don d'ubiquité et de métamorphose et son attribut le mieux décrit est le manteau d'invisibilité. Ses apparitions sont fréquentes dans le cycle mythologique et surtout dans les textes du Tochmarc Étaine ou « Courtise d'Étain ». Dans le récit christianisé de l'Altrom Tighe Da Medar ou « Nourriture de la maison des deux gobelets », il est le possesseur d'une vache merveilleuse, venue de l'Inde, dont le lait est une nourriture divine et parfaite : Eithne, la personnification allégorique de l'Irlande, s'en nourrit exclusivement avant sa conversion au christianisme. C'est aussi Manannan qui, dans le récit des « Aventures de Cormac », attire ce dernier dans son palais de l'Autre Monde et lui remet la coupe magique de souveraineté, talisman justifiant et permettant l'exercice du pouvoir royal.
Dans le récit du Serglige ConCulaind ou « Maladie de Cuchulainn », Manannan a pour épouse Fand (« Hirondelle »), qui, pendant un mois, est la maîtresse de Cuchulainn. Mais l'aventure tourne court et Cuchulainn devient fou : guerrier et rien que guerrier, il n'est pas doué pour la fréquentation de la souveraineté. Dans un récit de la Légende de Mongan, enfin, Manannan se substitue au roi Fiachna, en contrepartie d'une aide militaire qu'il lui apporte, pour engendrer Mongan dans des circonstances qui ressemblent à celles de la naissance d'Héraklès.
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Écrit par
- Christian-Joseph GUYONVARC'H : professeur de celtique à l'université de Rennes-II-Haute-Bretagne
Classification
Autres références
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MIDIR ou MIDER
- Écrit par Christian-Joseph GUYONVARC'H
- 249 mots
Le dieu irlandais Midir n'apparaît guère que dans les récits du cycle de la Courtise d'Étain où, ayant élevé Oengus, fils du Dagda, et l'ayant aidé à trouver un domaine, il reçoit Étain pour épouse. Il avait eu l'œil droit crevé au cours d'une querelle de jeunes gens et l'œil fut...