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MANIFESTE DU SURRÉALISME (A. Breton)

Pour l'histoire, le Manifeste du surréalisme d'André Breton, publié en 1924 à Paris, signe l'« acte de naissance » d'un mouvement, d'une tendance, d'un esprit créateur dont les contours (chronologiques, esthétiques) et la définition même restent toutefois difficilement saisissables. Dans le sillage du dadaïsme, l'impulsion purement destructrice en moins, le surréalisme fait souffler d'abord un vent de révolte contre les ordres établis politiques, religieux et artistiques. En tant qu'image poétique, et quelle que soit sa forme, le surréalisme ne peut apparaître – écrivait d'emblée Breton – qu'en « l'absence de tout contrôle exercé par la raison ». Pour les peintres (Salvador Dalí, René Magritte, Yves Tanguy, Roberto Matta...), les cinéastes (Luis Buñuel, Man Ray...), ou les poètes (Pierre Reverdy, Paul Eluard, Louis Aragon...) différemment engagés dans l'aventure surréaliste, il s'agira donc, entre autres, de faire surgir – ou plus exactement de révéler – une forme de merveilleux (de réalité « supérieure ») sur un écran de projection donné : la toile, l'écran, la page. Où commence, où s'arrête le surréalisme ? Faut-il se ranger à l'avis du peintre Francis Bacon selon lequel « tous les grands écrivains, tous les grands artistes, jusqu'aux Grecs, ont eu un côté surréaliste. Cela a toujours existé » ?

— Hervé VANEL

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Écrit par

  • : professeur d'histoire de l'art contemporain à l'université de Brown, Rhode Island (États-Unis)

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