MANTE
Insecte carnassier caractérisé par un corps allongé, une tête triangulaire très mobile et de longues pattes antérieures préhensiles.
Classe : Hexapodes ; super-ordre : Blattoptéroïdes ; ordre : Dictyoptères ; sous-ordre : Mantidés.
Les mantes, représentées par quelque 2 000 espèces, sont réparties dans les régions tempérées, tropicales et subtropicales du monde. Les six espèces vivant en France sont toutes méridionales, à l'exception de la mante religieuse, Mantis religiosa, qui remonte jusqu'au nord de la Loire. Le nom de ces insectes, bien connus pour leurs mœurs carnassières et leur aspect étonnant, dérive d'un mot grec signifiant « prophète » ou « devin » ; l'adjectif « religieuse » se rapporte à la position typique de leurs pattes antérieures repliées comme pour prier. La plupart de ces insectes sont de taille moyenne. Les plus grands peuvent atteindre 25 centimètres de longueur (genre Heirodula des forêts du Sri Lanka) et sont capables de saisir et de manger des petits vertébrés.
Les mantes sont des prédateurs réputés qui chassent leurs proies à l'affût. Leurs pièces buccales sont de type broyeur et leurs pattes antérieures dites ravisseuses permettent le maintien des proies : le tibia se rabat dans une gouttière du fémur, comme une lame de couteau, et ces deux parties sont garnies d'épines. Le prothorax (premier segment thoracique) est très allongé et permet à l'animal de regarder autour de lui pour repérer ses victimes. Même si elles ont deux paires d'ailes, indépendantes et presque semblables, les mantes volent rarement et surtout la nuit, période où elles évitent les chauves-souris grâce à un organe auditif situé sur le métathorax et capable de capter les ultrasons. Pour échapper aux prédateurs, d'autres systèmes de défense sont développés, comme le camouflage ou l'adoption de postures menaçantes avec les pattes ravisseuses et les ailes dépliées.
Les mantes religieuses sont renommées pour le cannibalisme de la femelle qui dévore parfois son partenaire lors de l'accouplement. Même si le mâle a été décapité, l'accouplement peut continuer puisque le transfert des spermatozoïdes est contrôlé par le dernier ganglion nerveux abdominal. Ce comportement n'est pas caractéristique des Mantidés. Par exemple, la petite mante Ameles spallanzanii, présente en Provence, n'est pas cannibale. La ponte, de 30 à 300 œufs selon les espèces, a lieu en automne. Elle est protégée par une oothèque, enveloppe – durcissant au contact de l'air. Celle-ci assure une protection contre les rigueurs de l'hiver, chez les espèces des régions tempérées, et contre les prédateurs. Cependant, de petites guêpes parasites sont capables de percer la paroi de l'oothèque pour y déposer leurs œufs. La sortie des jeunes mantes a lieu après une période de trois à six mois selon les espèces. Les juvéniles présentent le même mode de vie et la même apparence que l'adulte sauf qu'ils ne possèdent pas encore d'ailes ni de pattes ravisseuses (développement de type hémimétabole). Ils se nourrissent donc d'abord uniquement de pucerons chez les espèces vivant en France. Le nombre des stades larvaires est variable, dépendant de la disponibilité en nourriture. La durée de vie de l'adulte varie entre un et deux mois.
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Écrit par
- Santiago ARAGÓN : docteur en biologie, attaché temporaire d'enseignement et de recherche
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Médias