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GUTIÉRREZ NÁJERA MANUEL (1859-1895)

Poète mexicain, Gutiérrez Nájera est l'un des initiateurs du mouvement moderniste ; influencé par le poète espagnol G. A. Bécquer et par Musset dans l'élaboration de son lyrisme raffiné, il demeura fidèle à certains principes romantiques. À l'aise dans la tradition des octosyllabes et des endécasyllabes, il n'a pas renouvelé la métrique, mais il est plutôt un créateur d'images poétiques jaillissant d'une sensibilité aiguë. Tourmenté par la crise des valeurs, notamment religieuses, de son époque, le poète surmonte ses doutes dans sa poésie, qui fait résonner pour la première fois des notes d'élégance, de délicatesse et de grâce ; créateur de la « musicalité », il ouvre une voie lyrique nouvelle, toute de liberté et de fantaisie, celle-là même que choisira Rubén Darío. Journaliste infatigable, Gutiérrez Nájera fonde plusieurs journaux et revues, dont la Revista azul (1894). Ses chroniques, ses descriptions impressionnistes, ses notes de voyage au Mexique sont vivantes et enjouées ; ses commentaires pleins d'esprit semblaient superficiels, mais ils répondaient en réalité à une théorie réfléchie de la prose et de la critique littéraire. Son œuvre poétique, dispersée dans différents journaux, a été rassemblée en une édition posthume par Justo Sierra ; y figurent des poèmes aussi célèbres que Tristíssima Nox, La Duquesa Job, De blanco, Mis Enlutadas (Mes Endeuillées). Ses œuvres de fiction traduisent aussi le souci moderniste de recherche formelle : Cuentos frágiles (1883), les éditions posthumes des Contes couleur de fumée (Cuentos color de humo, 1917), Cuentos completos (1958). Cependant Gutiérrez Nájera mit toujours l'accent sur les dangers de la prose poétique.

— Sylvie LÉGER

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