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MANUEL Ier COMNÈNE (1118 env.-1180) empereur d'Orient (1143-1180)

Empereur d'Orient (1143-1180), né le 28 novembre 1118, mort le 24 septembre 1180.

Fils de Jean II Comnène (r. 1118-1143) et de la princesse hongroise Irène, Manuel Ier transforme la cour austère et conservatrice de son père en un lieu où sont organisés tournois et autres festivités tout droit venus de l'Europe médiévale. Très attiré par l'Occident au début de son règne et ignorant la menace turque qui grandit dans les plaines d'Anatolie, il renoue ses alliances occidentales contre ses ennemis normands en Sicile et à Antioche. Lors de la deuxième croisade, il défend ses territoires grecs contre Roger II de Sicile, dont la flotte s'est emparée de Corfou en 1147, et reprend l'île deux ans plus tard avec l'aide de Venise. En 1148, Manuel a resserré son alliance avec l'empereur germanique Conrad III, dont il a épousé la belle-sœur. Mais ce dernier meurt en 1152 et Manuel tente à de multiples reprises de conclure un accord avec son successeur, Frédéric Ier Barberousse, en vain. Lorsque Roger II meurt à son tour en 1154, Manuel envoie une flotte attaquer Ancône l'année suivante et prend le contrôle d'une grande partie de l'Apulie (Pouilles). Il est cependant vaincu en 1156 à Brindisi par une coalition de troupes germaniques, vénitiennes et normandes, défaite qui met un terme à l'influence byzantine en Italie.

Manuel assoit ensuite son autorité sur les États latins d'Orient fondés par les croisés après la première croisade. Il mène alors une campagne en Cilicie en 1158, reprend les territoires perdus et force Renaud de Châtillon, régent d'Antioche, et Baudouin III, roi de Jérusalem, à reconnaître la suzeraineté byzantine en 1159. Manuel soumet également les Serbes et les Hongrois, avant d'annexer la Dalmatie, la Croatie et la Bosnie en 1167. Intervenant dans les luttes dynastiques hongroises, il voit ses efforts récompensés lorsque son candidat à la Couronne, Béla III, est élu roi en 1173. Mais il est moins chanceux dans les autres régions septentrionales de l'empire, et ses relations avec Venise sont interrompues pendant dix ans à partir de 1171.

L'implication de Manuel dans le reste de l'empire détourne son attention des Turcsseldjoukides à la frontière orientale. Les campagnes qu'il mène contre le sultan d'Iconium (actuelle Konya) en 1145, 1146 et 1160 se soldent par de maigres résultats. Se prenant à rêver de restaurer l'unité de l'Empire romain, Manuel ne mesure pas pleinement la montée en puissance des Seldjoukides lorsqu'il se résout à lancer une vaste expédition contre eux en 1176. La défaite qu'il essuie à Myriokephalon (en Phrygie, au sud-est de l'actuelle Ankara) annonce ainsi la chute de l'Empire byzantin, dont les finances ont été mises à mal par de si nombreuses campagnes.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Autres références

  • BYZANCE - L'Empire byzantin

    • Écrit par et
    • 13 315 mots
    • 17 médias
    Héritant de son père les qualités militaires et l'habileté diplomatique, Manuel Ier y ajoutait des vues politiques hardies, trop sans doute pour n'être pas quelque peu chimériques, et un attrait pour la civilisation occidentale qui fait de lui le plus original des Comnènes et – pour nous autres Occidentaux...
  • MYRIOKEPHALON BATAILLE DE (17 sept. 1176)

    • Écrit par
    • 321 mots

    Victoire des TurcsSeldjoukides de Kilidj-Arslan II sur l'armée byzantine de Manuel Ier Comnène dans un défilé situé aux environs de la forteresse de Myriokephalon, en Phrygie (au sud-est de l'actuelle Ankara, en Turquie).

    L'empereur Manuel Comnène avait décidé de restaurer son...