MARATHE ou MAHRĀTTE CONFÉDÉRATION
État fondé au xviie siècle par la nation marathe du nord-ouest du Deccan, sous la direction du leader national Shivaji (1627-1680). Ce chef de bande organise à partir de 1646 la résistance à la domination de l'Empire mogol sous la forme d'une guérilla populaire qui compense la faiblesse numérique par une extrême mobilité. Couronné rajah en 1674, Shivaji dote son État d'une solide organisation administrative et financière. Les Mogols ne parviennent pas à le réduire : au contraire, il étend progressivement son emprise à la plus grande partie du Deccan. Devenu la première puissance du subcontinent au xviiie siècle, le vaste Empire marathe se fractionne en entités régionales confédérées, régies par des dynasties de gouverneurs : les Bhonsla du Berar, les Gaikwar de Baroda, les Holkar d'Indore, les Sindhia de Gwalior. À l'origine simples lieutenants des Peshwa de Poona tout-puissants Premiers ministres des médiocres héritiers de Shivaji, ces chefs régionaux s'émancipent rapidement après la défaite marathe devant une poussée d'invasion afghane à Panipat en 1761. La puissance marathe, alliée à la France, n'en reste pas moins le principal adversaire de la Compagnie des Indes britanniques qui n'en vient à bout qu'au terme des trois « guerres marathes » (1775-1782, 1803 et 1817-1818). Les principaux dignitaires marathes (Sindhia, Gaikwar, Holkar, etc.) gardent de petites principautés vassales de la puissance britannique, à l'exception de Peshwa, qui est entièrement dépossédé. Son fils adoptif Nana Shib sera l'un des chefs de la révolte des Cipayes (1857-1859).
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Écrit par
- Roland BRETON : docteur ès lettres, maître assistant à l'université d'Aix-Marseille
Classification
Média
Autres références
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AOUDH, OUDH ou AVADH
- Écrit par Roland BRETON
- 254 mots
Région de la plaine du Gange dont le nom vient de celui de la ville antique d'Ayodhya, capitale du royaume de Kosala, dont Rāmā, conformément à l'épopée du Rāmāyana, fut le souverain. Après avoir suivi les vicissitudes historiques complexes de cette plaine et vu d'autres capitales naître dans la...
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INDE (Le territoire et les hommes) - Histoire
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Christophe JAFFRELOT et Jacques POUCHEPADASS
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...d'Afghānistān, qui leur inflige une défaite écrasante à Pānipat en 1761. Mais le jeune pouvoir afghan, insuffisamment assuré pour reconstituer l'empire indien à son profit, se maintient avec peine au Pañjāb. Laconfédération marathe, de son côté, se dissout peu à peu en cinq royaumes autonomes. -
MOGHOLS
- Écrit par Andrée BUSSON , André GUIMBRETIÈRE et Mark ZEBROWSKI
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...punir les Rajpoutes qui s'étaient fait, pour un temps, les alliés du fils de l'empereur (1681). C'est, d'ailleurs, la fuite du prince Akbar auprès du chef marathe Shambūjī qui incite Aurangzeb à se porter lui-même dans le Dekkan pour exterminer ce qui était désormais devenu l'ennemi principal de l'Empire... -
SINDHIA
- Écrit par Roland BRETON
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Dignitaire marathe du xviiie siècle, le sindhia, ou sindia, était à l'origine le gouverneur de la partie nord de l'empire marathe installé à Gwalior, et comparable au holkar d'Indore, au bhonsla de Berar et au gaikwar de Baroda, placés les uns comme les autres sous la direction du peshwa de Poona....