MARC saint (mort en 67 env.)
Selon la tradition, l'auteur du deuxième Évangile synoptique, serait né à Jérusalem à une date inconnue et mort vers l'an 67 à Alexandrie. Le Nouveau Testament nous renseigne sur la vie de Marc de manière fragmentaire et l’historicité des données fournies se trouve largement mise en cause par la critique exégétique. L’unique élément incontestablement digne de foi figure dans l’Épître à Philémon (xxiv) : il y est fait mention d’un certain Marc, qui est l’un des compagnons de travaux de saint Paul et qui se joint à lui pour saluer, depuis Rome, les chrétiens de Colosses (près de la ville actuelle de Denizli, en Turquie), sans autres précisions sur son identité. L’authenticité du lien de cousinage entre Marc et Barnabé, dont fait état l’Épître aux Colossiens (iv, 10), est également vraisemblable.
En dehors des Actes des Apôtres où il est prénommé Jean (xii, 25 ; xiii, 5 et 13 ; xv, 37), ce personnage est systématiquement désigné dans le Nouveau Testament par son surnom latin Marc. D’après les Actes, la maison de sa mère à Jérusalem est un lieu de vie chrétienne (xii, 12). En outre, il accompagne Barnabé et l’apôtre Paul à Antioche (xii, 25), l’actuelle Antakya (Turquie). De là, il les suit à Salamine pour les aider dans leur voyage missionnaire (xiii, 5). Mais une fois les compagnons arrivés à Pergé (aujourd’hui Ihsaniye, Turquie), Marc décide de retourner seul à Jérusalem (xiii, 13). Son départ provoque la séparation de Barnabé et Paul, ce dernier opposant une fin de non-recevoir à la demande pressante de Barnabé d’offrir une seconde chance à Marc (xv, 37-39). Marc partira finalement évangéliser Chypre avec Barnabé, et son personnage disparaîtra des Actes. La fiabilité du récit des Actes est sujette à caution, tant leur auteur met de zèle à justifier la rupture entre Barnabé et Paul, et c’est, selon toute probabilité, pour cette raison qu’il introduit ici Marc. Sa narration contredit à cet égard le témoignage de Paul dans l’Épître aux Galates (ii, 11-14).
Dans la deuxième Épître à Timothée (iv, 11), Paul charge son disciple de ramener Marc « car il m’est précieux pour le ministère ». Toutefois, les Actes et l’Épître aux Colossiens portent à croire que ce point n’est pas véridique. Ainsi qu’il est suggéré dans la première Épître de Pierre (v, 13) – « La communauté [...] vous salue, ainsi que Marc, mon fils » –, Marc et Pierre entretiennent une relation d’étroite intimité. Par ailleurs, Papias évêque apostolique de Hiérapolis affirme que le traité de Marc – vraisemblablement l’Évangile – s’inspire de l’enseignement de Pierre sur les actes et paroles de Jésus. La tradition ultérieure pose que Marc est l’un des soixante-douze disciples choisis par Jésus (Luc, x, 1) et l’identifie avec le jeune homme qui s’enfuit nu lors de l’arrestation de Jésus (Marc, xiv, 51-52). L’Église copte d’Égypte revendique Marc comme son fondateur et, à partir du ive siècle apr. J.-C., l’évêché d’Alexandrie prend d’ailleurs le nom de cathedra Marci ou siège de Marc. Deux villes d’Italie font également remonter leur origine à saint Marc : Aquilée et Venise, qui en a fait son saint patron. Le symbole de Marc est le lion.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Autres références
-
ÉVANGILES
- Écrit par Xavier LÉON-DUFOUR
- 8 177 mots
- 2 médias
-
RÉDACTION DES QUATRE ÉVANGILES
- Écrit par Jean-Urbain COMBY
- 206 mots
Jésus n'ayant laissé aucun écrit, son enseignement fut transmis oralement par ses disciples qui le relirent en fonction de leur expérience et de leur situation historique. Ces traditions orales ou catéchèses, mises par écrit dans un premier temps sous des formes pour lesquelles nous sommes réduits...
-
SYNOPTIQUES ÉVANGILES
- Écrit par Marie GUILLET
- 1 030 mots
Les trois premiers des quatre évangiles, ceux de Matthieu, de Marc et de Luc, ont tant de ressemblances entre eux que certains éditeurs ont mis les trois textes côte à côte pour faire apparaître au seul coup d'œil — d'où le terme de « synopse » — ces similitudes, ainsi que les différences éventuelles....