ALLÉGRET MARC (1900-1973)
Né à Bâle d'un père pasteur, Marc Allégret (probable modèle d'Olivier dans Les Faux-Monnayeurs) doit à l'amitié de Gide de faire ses premières armes au cinéma, avec Voyage au Congo (1927). Il acquiert ensuite auprès de Robert Florey son bagage de technicien et entame en 1930 une carrière prolifique qui oscille entre le tout-venant commercial (La Dame de Malacca, 1937 ; En effeuillant la marguerite, 1957) et des adaptations littéraires plus ambitieuses (Julietta, 1953 ; L'Amant de lady Chatterley, 1955 ; Le Bal du comte d'Orgel, 1970). Au service des auteurs à succès, qu'ils s'appellent Marcel Achard, Noël Coward, Marcel Pagnol, Henry Bernstein, Hector Malot ou Louis Hémon, il apporte, pour le pire, une fadeur distinguée, pour le meilleur la joliesse douce-amère perceptible dans Lac aux dames (1934) ou Félicie Nanteuil (1945).
Marc Allégret est aussi le révélateur des interprètes célèbres, qu'il s'agisse d'amateurs doués comme Gide, dont il trace un « portrait-souvenir » attachant (Avec André Gide, 1950), ou de ces « futures vedettes » (titre d'un film réalisé en 1955) qu'il a tenues sur les fonts baptismaux, tels Jean-Pierre Aumont, Simone Simon, Michèle Morgan, Brigitte Bardot. Sans oublier les apprentis comédiens – à l'écran comme dans la vie – d'Entrée des artistes (1938) son film le plus apprécié. À juste raison : flair de découvreur, charme de jeunesse, romantisme acide, dans ce « bal des débutants » Marc Allégret a su mettre le meilleur d'un talent éclectique et ténu.
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Écrit par
- Michel FLACON
: professeur agrégé, critique de cinéma au journal
Le Point
Classification
Média
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- 926 mots
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